Coline habite Périgueux. Marley réside à Montréal. La première
est dessinatrice, la seconde photographe à ses moments perdus. Rien ne
les prédestinait à se rencontrer si ce n’est le plus grand des hasards… Comme quoi, Internet fait bien les choses !
La Fille dans l’écran est un
récit particulier puisque Manon Desveaux et Lou Lubie le co-dessinent,
l’une intervenant sur les pages en noir & blanc de gauche, l’autre
sur celles de droite aux couleurs en aplats. Manon, la Québécoise traite
de la partie française et Lou du volet canadien de l’histoire et quand
les deux héroïnes se rencontrent, les auteures se mettent au dessin à
quatre mains par palettes graphiques interposées. Là où les choses se
compliquent quelque peu, c’est que la moitié de ce one-shot a été
réalisée alors que les jeunes femmes se trouvaient chacune d’un côté de
l’Atlantique avec six heures de décalage horaire. Il sera aisé
d’imaginer l’organisation quasi militaire nécessaire pour que chacune
d’elle puisse réaliser sa planche quotidienne. Une fois l’aspect
logistique évoqué, place au scénario. Au-delà d’une rencontre, cet album
s’attache surtout à sa genèse, à la manière dont elle s’est
progressivement construite via les e-mails, WhatsApp et autres vecteurs
numériques de communication. À travers ces vies parallèles qui finiront
par n’être qu’une, c’est la naissance d’une connivence, puis d’une
attirance et enfin d’un amour qui sont analysés simplement.
Fort d'une retenue délicatement féminine et intelligemment
construit, La Fille dans l’écran est à lire et à faire découvrir.
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