© Dargaud 2017 - Lupano & Lauffray |
Monsieur Albert a décidé de se faire du Shingouz, juste histoire de
passer ses nerfs pendant que Valérian se frotte aux joies du trading
quantique et que Laureline voit vendre ses charmes bien malgré elle !
Après
Manu Larcenet, voici que le duo Lupano & Lauffray s’offre une
variation sur un thème cher à Pierre Christin et Jean-Claude Mézières.
Mais après un été saturé par Besson et sa Cité des mille planètes,
n’est-ce pas trop ?
En propos liminaire, il convient de
préciser que ce Shingouzlooz Inc. doit être lu avec curiosité et non pas
avec nostalgie. Cette précaution prise, rien ne s’oppose à apprécier la
façon dont Wilfrid Lupano s’empare de l’univers développé par son aîné.
Dès lors, deux manières d’appréhender la prestation s'offrent au
lecteur : l’une, critique, considère que l’exercice vire aux figures
imposées et au plagiat sans réelle saveur ; l’autre se délecte de
l’irrévérencieuse densité du récit proposé. Cocktail de références
cuisinées aux goûts du jour par un scénariste qui connait assez ses
classiques pour surfer sur les polémiques du temps et se permettre de
nombreux clins d’œil, souvent humoristiques. De même, avec un trait
semi-réaliste qui s’adonne occasionnellement au comique sans surjouer et
qui sait parfaitement remplir les grands vides intergalactiques de
créatures gigantesques, Matthieu Lauffray rend une copie plus que
probante, surtout lorsqu’il s’attaque à la plastique de Laureline.
Alors, effectivement, la partition graphique est différente de celle de
Jean-Claude Mézières, mais encore heureux puisque la finalité de la
chose est de digresser librement et non pas de plagier...
Fidèle
dans l’esprit, mais différent dans la lettre, ce nouvel opus de
Valérian par… démontre qu’avec du vieux, il est toujours possible de
faire du neuf… à condition de le réaliser, comme ici, avec talent.
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