dimanche 1 octobre 2017

Ut #3


© Mosquito 2017 - Barbato & Roi
Énigmatique, Ut s’inscrit dans la lignée de ces séries qui ne laissent pas indifférent et pourrait - pour peu que le hasard y pourvoie - devenir culte pour d’aucuns. 

Cela a déjà été dit, mais Histéria entérine définitivement le fait, Corrado Roi fait preuve d’une maîtrise du noir et blanc qui frôle la perfection. La technicité chirurgicale de son trait et la charge émotionnelle qui s'en dégage, entraînent de concert le lecteur vers des horizons aussi déconcertants qu’inusités. Il serait prétentieux de parler d’Art mais, par certains aspects, nombre de planches tutoient le concept. 

Cependant, comment ne pas être réducteur ou caricatural avec ce pavé de plus de six cents pages. Plus que des mots, ce sont des impressions confuses qui subsistent, ainsi que le vague sentiment d’avoir fortuitement compris l’essentiel. Ut est un cauchemar où le primal l’emporte sur la raison. Là réside peut-être sa magie, car si le fil rouge demeure mystérieux, il faut reconnaître cependant qu’un semblant de récit prend corps dans les ruelles d’une ville fantomatique ou à l’intérieur d’une maison utérine. Toutefois, savoir où Paola Barbato souhaite nous conduire relève de la pure spéculation. Manifestement, Corrado Roi y a mis du sien, mais il est évident aussi, connaissant l’importance que la scénariste italienne accorde à la psychologie chaotique de ses personnages dans ses romans, qu’il faille essayer de rechercher - dans cet univers "lovecraftien" - quelles allégories.

Triptyque à l’esthétique troublante et à l’ambiguïté singulière, Ut est indéniablement l'une des révélations de l'année.

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