NANKIN : La cité en flammes
© Urban China 2016 - Young |
Le
13 décembre 1937, les troupes impériales japonaises entrent dans Nankin
et mettront - durant six semaines - la ville à sac, violant et tuant
sans aucune retenue. L’Histoire ne sait même pas combien de civils et de
prisonniers y perdirent la vie. Selon les sources, les chiffres varient
entre cent-quarante-mille et trois-cent-mille morts.
Après Nankin
aux éditions Fei et 1937 La Bataille de Shanghai de Bo Lu, Urban China
édite un nouveau manhua sur l’un des épisodes les plus dramatiques de la
Seconde Guerre sino-japonaise : la prise de Nankin.
Ethan
Young, jeune auteur new-yorkais et fils d’immigrés chinois, s’attache à
retranscrire, à travers Nankin : la cité en flammes, la fuite de deux
soldats en déroute de l’armée de Tchang Kaï-chek, essayant de rejoindre
la zone de sécurité établie autour de l'ambassade des États-Unis par une
poignée de ressortissants européens. Durant ce périple de quelques
kilomètres, les deux hommes vont, de lâcheté en bravoure, se frayer un
chemin dans une capitale soumise au pillage systématique.
Par
un travail d’une intensité dramatique certaine, notamment grâce à un
dessin réaliste, cadré serré et tout à l’encre de chine, Ethan Young
fait de son album plus une aventure humaine qu’un récit de guerre.
Finalement, il est surtout question d’honneur et ce récit évoque
davantage la droiture et les valeurs d’un capitaine du Kuomintang que
les atrocités perpétrées par l’occupant nippon. Les exactions commises
le sont – heureusement - en off, mais par là-même perdent leur
matérialité pour quiconque ne cherchera pas à aller au-delà. À ce titre,
la chronologie des événements et la bibliographie permettront au
lecteur d’approfondir ses connaissances à propos de ce massacre où la
barbarie de l’Empire du Soleil levant ne connut pas de limite.
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