© Dargaud 2016 - Gijsemans |
Monsieur Hubert hante les allées des musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique et passe de longues heures à contempler les
œuvres des grands maîtres dont il reproduit méticuleusement certains
détails lorsqu'il se retrouve, seul, dans son anonyme intérieur….
Hubert est de ces albums qui demandent de l’implication pour en saisir la portée.
Utilisant
abusivement, mais à dessein, le gaufrier à 9 cases, Ben Gijsemans
rythme, par cette monotone géométrie, son album et, au-delà, la vie de
son héros. Exercice de style, sur une existence qui ne prend sens qu’à
travers la peinture, Hubert s’attache à la vacuité du quotidien, à ces
petits riens qui finissent par faire une vie. Monsieur Hubert est un
homme plus qu’ordinaire qui, le soir venu - grâce à ses tableaux -,
s’ouvre de petites fenêtres sur d'autres mondes dont il est le démiurge
copiste. Seul et mutique, il coule des jours d’un ennui déconcertant, se
refusant même à goûter aux charmes d’une voisine aux airs d’Olympia,
pour mieux se consacrer à la troublante inutilité de son art.
D'un
attrait graphique certain et très intelligemment construit, Hubert reste cependant trop conceptuel pour pouvoir franchir un premier
cercle d'initiés.
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