© Rue de Sèvres 2016 - Abtey & Goust |
La Villa Ipatiev ne sera pas le tombeau des Romanov : ainsi en ont
décidé l’Intelligence Service et l’Abteilung allemand. Sauve, mais pas
sauvée la famille impériale se retrouve jetée sur les routes d’une
Sainte Russie en révolution.
Il est parfois bon de forcer
le destin et de l’obliger à prendre d’autres chemins. C’est ce que font
Benoît Abtey et Jean-Baptiste Dusseaux avec le second volet de
Kamarades. Sortant délibérément des ornières de l’Histoire, les deux
scénaristes décident de sauver le Tsar et les siens. Les puristes
crieront au scandale, ceux qui préfèrent le romantisme des causes
perdues apprécieront ce triptyque de fiction où l’aspect historique
n’est là que pour fournir un prétexte et non pas un scénario.
Au-delà
d’un récit quelque peu elliptique, il faut surtout retenir les temps
forts d’un album où le graphisme de Mayalen Goust fait merveille. Tout
d’abord il y a ce trait, léger, qui souligne les visages et marque les
physionomies, leur donnant une expressivité qui pointe sur tous les
registres : du dramatique au romanesque. Ensuite, il y a cette mise en
couleur qui joue sur de fausses transparences pour mieux souligner la
dureté de certaines situations, à l’image d’une double planche finale au
contraste visuel saisissant. Enfin et surtout, il y a ce mouvement
omniprésent qui s’inscrit dans la trame même des décors, le jeu des
camaïeux et des ombres ou les textures et qui animent chaque vignette,
chaque page.
Kamarades possède cette infime différence relevant du subjectif qui vous fait apprécier un album plus que de raison…
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