dimanche 28 février 2016

Camarade Nikolaïevna... Enfin, votre Excellence !

KAMARADES : 2. Tuez-les tous

© Rue de Sèvres 2016 - Abtey & Goust
La Villa Ipatiev ne sera pas le tombeau des Romanov : ainsi en ont décidé l’Intelligence Service et l’Abteilung allemand. Sauve, mais pas sauvée la famille impériale se retrouve jetée sur les routes d’une Sainte Russie en révolution. 

Il est parfois bon de forcer le destin et de l’obliger à prendre d’autres chemins. C’est ce que font Benoît Abtey et Jean-Baptiste Dusseaux avec le second volet de Kamarades. Sortant délibérément des ornières de l’Histoire, les deux scénaristes décident de sauver le Tsar et les siens. Les puristes crieront au scandale, ceux qui préfèrent le romantisme des causes perdues apprécieront ce triptyque de fiction où l’aspect historique n’est là que pour fournir un prétexte et non pas un scénario. 

Au-delà d’un récit quelque peu elliptique, il faut surtout retenir les temps forts d’un album où le graphisme de Mayalen Goust fait merveille. Tout d’abord il y a ce trait, léger, qui souligne les visages et marque les physionomies, leur donnant une expressivité qui pointe sur tous les registres : du dramatique au romanesque. Ensuite, il y a cette mise en couleur qui joue sur de fausses transparences pour mieux souligner la dureté de certaines situations, à l’image d’une double planche finale au contraste visuel saisissant. Enfin et surtout, il y a ce mouvement omniprésent qui s’inscrit dans la trame même des décors, le jeu des camaïeux et des ombres ou les textures et qui animent chaque vignette, chaque page.

Kamarades possède cette infime différence relevant du subjectif qui vous fait apprécier un album plus que de raison…

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