vendredi 14 novembre 2014

Rayon de soleil sur London !


© Dargaud 2014 - Nury & Henninot
Le vieux Parlay met sa fabuleuse collection de perles en vente. À cette occasion, il invite les pires négociants des Salomon et même au-delà. Tous, sauf David Grief qui convoite la plus jolie pièce du roi d’Hikihoho, celle-là même dont ce dernier ne peut se séparer.

Avec Fils du soleil, Fabien Nury signe une adaptation réussie de deux nouvelles de Jack London. Plus que la lettre, c’est l’esprit qui est repris ici. Alors que ses concurrents convoitent un véritable trésor, David Grief est venu chercher autre chose d’encore plus précieux à ses yeux. L’âpreté des affaires, la puissance des égos exacerbent les passions dans une spirale de violence qui n’a d’égale que celle des vents qui la balayeront.

Vouloir développer un scénario aussi riche en quatre-vingt planches relève de la gageure ! Et si la première partie de ce one shot permet d’installer la psychologie du personnage principal et de poser le cadre comme la trame du récit, le deuxième volet s’avère des plus denses, trop peut-être et, à l’évidence, certaines séquences se retrouvent à l’étroit dans une pagination au cordeau. La brutalité des passions, la vengeance machiavélique d’un tyran fou, la fureur des éléments se mélangent en un maelstrom final qui laisse le lecteur haletant. Quoiqu’il en soit l’ensemble demeure curieusement équilibré et il est difficile, une fois terminé, de refermer un album qui appellerait une suite… habilement évitée. La sensation est d’autant plus prégnante qu’Éric Hénninot livre une partition graphique pleine d’efficacité, dont le réalisme rend agréablement compte du caractère épique et de la dimension introspective de cette histoire parfaitement racontée.

Fils du soleil ferait presque regretter de ne pas être né au début du siècle dernier pour pouvoir encore écumer le Pacifique à la recherche de la plus magnifique des perles.

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