Angel wings : 1. Burma Banshees
© Paquet 2014 : Yann & Hugault |
Angela Mc Cloud est pilote. Son quotidien ? Convoyer les avions des
bases arrières vers le front. Jusque là rien de bien extraordinaire,
sauf lorsqu’il s’agit de franchir l’Himalaya sur un Dakota chargé comme
une mule, avec la chasse japonaise qui patiente en embuscade pour vous
aligner comme au tir au pigeon. Heureusement que les Burma Banshees sont
là pour veiller sur elle…
Visiblement, Yann et Romain Hugault partagent une triple passion : l'aviation, la bande dessinée et les jolies femmes ! Après Le Grand Duc et Le pilote à l’Edelweiss,
le duo remet les gaz pour s’envoler vers une page méconnue de la guerre
du Pacifique, celle qui vit les Etats-Unis établir un pont aérien
au-dessus de l’Everest pour soutenir l'armée chinoise contre les troupes
japonaises. Quitte à cultiver l’exotisme, le parti a été pris
d’appréhender ce conflit d’une manière inhabituelle, via les WASP.
Derrière cet acronyme se cachent le Women Airforce Service Pilots, dont
la tache journalière consistait à acheminer sur le territoire américain
des appareils de toute nature. Pour les deux auteurs, un tel pitch est
une madeleine douce et chaude dans laquelle ils croquent à pleines
dents.
Sur ce sujet, porteur comme un thermique, Yann
construit un scénario très conventionnel, mais s’appuyant sur un art
consommé de la mise en scène et une documentation visiblement très
complète qui, anecdotes à l'appui, rendrait ce récit presque
authentique. Ce désir de vraisemblance quasi-historique se retrouve
également chez Romain Hugault qui, par souci du détail, n'hésite pas à
livrer certaines de ses planches à la sagacité d'experts aéronautiques
ou de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi en est-il aussi des WASP !
L’attrait des duettistes pour les charmes du beau sexe n’est un secret
pour personne et d’aucuns pourraient croire que ces fifinellas moulées
dans leur flight jacket ne sont qu'un prétexte pour s’adonner sans
retenue à leurs penchants naturels, quitte à enjoliver quelque peu
l'Histoire. Il n’en est rien ! Une rapide recherche sur la Toile
permettra de mieux connaître ces femmes dotées d'une force de caractère
peu commune – il en fallait pour être aviatrice en 1940 – et qui
acceptèrent, au péril de leur vie, ce qu'aucun mâle n'aurait voulu
faire, tout en trouvant le moyen de rester féminines jusqu'au bout des
ongles. Comme quoi la réalité peut dépasser la fiction.
À sa façon ce premier volet du triptyque d'Angel Wings
rend hommage à des femmes d'exception et permet d’apprécier la
virtuosité et la constance de Romain Hugault dans l’art des ballets
aériens. Dommage que, parfois, malgré leur charisme, la physionomie de
ces dames ne bénéficie pas de cette même constance.
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