mercredi 26 novembre 2014

Au nom du père...

 
© Dargaud 2014 - Desberg & Marini
Le mystère de sa naissance à peine élucidé, Armando est confronté à un mystérieux tueur qui, méticuleusement, décime les derniers descendants des Trebaldi… 

Après dix albums passés à rechercher son géniteur, il aurait été concevable que le Scorpion puisse se reposer dans les draps de la rousse Anséa et jouir d’une fortune amèrement acquise. Stephen Desberg et Enrico Marini en ont décidé autrement, pour la plus grande joie des fans de l’ancien chasseur de reliques. Toutefois, comment initier un nouveau cycle sans lasser ou se répéter ?

 Une manière radicale consisterait à faire table rase du passé, du moins à se montrer très sélectif. Ainsi, la fin précipitée de quelques protagonistes judicieusement choisis serait l'occasion d'introduire du sang neuf et d'articuler le récit autour de nouvelles destinées. Évidemment, il conviendrait d'être rigoureux dans ses choix afin de ménager un lectorat éminemment masculin ! Ensuite, il importerait de relancer l’action grâce à un sujet consistant et, si possible, propice à de nombreux rebondissements, tout en prenant soin de le nimber d’une part conséquente de malédiction. Enfin, ne serait-il pas opportun de développer un axe narratif secondaire qui permette certaines digressions qui viendraient, aux moments opportuns, enrichir le propos ? Ceux qui liront ce onzième volet du Scorpion ne manqueront pas de remarquer que Stephen Desberg, en professionnel accompli, ne se prive pas d'utiliser tous ces leviers pour écrire un scénario plus que solide. Tueur énigmatique et décès prématurés, secret de famille ou fils caché constituent désormais la matière des albums à venir. 

Reste que cette série s’apprécie également pour la qualité du dessin d’Enrico Marini. À ce titre, tout a été dit, ou presque ! Donc, nul besoin de reparler de son brio dans les perspectives et le mouvement, ou d'attirer l'attention sur l'expressivité des différents personnages tant le dessinateur des Aigles de Rome maîtrise son art. 

Chacun l'aura aisément compris, cet opus quasiment introductif sait habilement et agréablement surprendre, et à moins de s’adjoindre les services d'un haruspice pour une lecture divinatoire des entrailles de La neuvième famille, il faudra patienter deux petites années encore pour en savoir plus…

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