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| © Delcourt 2013 - Francisco & Wohl |
Iris : Je m’appelle donc Iris. Je suis originaire de Wuhan en Chine. Orpheline, j’ai été amenée à l’Académie de Mei Rõng Xué Xiào pour y être éduquée. Un jour Monsieur Ching est venu me chercher et je suis depuis son assistante & exécutrice.
DixSept : Un service spécifique et taillé sur mesure, semble-t-il ?
Iris : Effectivement, monsieur Ching est un homme d’affaires influent et cela ne se fait pas sans s’attirer quelques inimitiés. Je dois donc veiller sur lui !
DixSept : Dans cet opus d’ouverture, vous apparaissez froide et déterminée, l’êtes-vous vraiment ?
Iris : Je ne suis pas faite pour susciter l’envie, mais plutôt la peur ; je suis l’adaptation féminine et moderne des samouraïs. Eduardo Francisco s’est pourtant attaché à me faire sexy et énigmatique… Les mystères de l’Orient alliés aux charmes de l’Occident… de quoi éveiller bien des fantasmes et captiver bon nombre de lecteurs européens. Tout juste pourrais-je lui reprocher d’être, parfois, plus porté par l’action que par la précision, et ce à mes dépens. Mais cela s’arrangera avec le temps, j’y veillerai !
DixSept : Justement ne vous trouvez-vous pas trop stéréotypée ?
Iris : Je suis grande (1,73m), athlétique, tatouée avec goût et douée pour les plaisirs comme pour la douleur, pouvez-vous rêver mieux ? Ce sont vos désirs et vos névroses qui sont stéréotypés, pas moi !
DixSept : Revenons à vos aventures. Action, action, et encore action n’est ce pas fatigant et lassant à force ?
Iris : Votre lecture est manichéenne, très… occidentale encore une fois ! Regardez-mieux. Ne percevez-vous pas cette voix off ? C’est moi qui me raconte, ce qui donne une profondeur - toute relative je vous l’accorde - à mon histoire. Je suis faite pour agir, je décevrais mes futurs fans si je passais mon temps à jouer du pipa ou à m’adonner à la cérémonie du thé. Toutefois, je puis aussi penser par moi-même, être délicate et avoir des émotions, regardez les dernières planches !
DixSept : Un mot sur l’album en lui-même ?
Iris : Dans son style, je le trouve plutôt réussi, papier glacé, comme moi, découpage déstructuré privilégiant le mouvement, j’ai été créée pour cela (sourire). Peut-être une petite réserve sur la couleur, mais l’impression n’a-t-elle pas trahi John Starr !
DixSept : Et le scénario de David Wohl et Michael Turner ?
Iris : Vous remarquerez que du beau monde s’est intéressé à moi. J’aurais bien tort de m’en plaindre. Vous trouverez peut-être la structure du récit sans innovation, voire banale, mais elle respecte les codes du genre. C’est du solide avec une équipe bien staffée : scénaristes, dessinateur, encreur, coloristes, caracters designers… et qui connait son sujet. David a travaillé sur Witchblade, Michael sur l’aquatique Fathom et sur bien d’autres choses avant de nous quitter en 2008, quant à Joe Benitez, il signe la couverture : c’est une marque de confiance !
DixSept : Effectivement ! Et votre public, comment le voyez-vous ?
Iris : Je crois que cette série est faite pour les adulescents, c’est comme cela que vous dites ! Cette approche pluriculturelle entre manga et comics me semble toujours intéressante, même si le résultat est loin d’être parfait, notamment au niveau format qui nuit à la lisibilité de l’ensemble. Bien évidemment, les puristes de chaque temple crieront au scandale, mais il faut savoir prendre d’autres sentiers que les voies de la facilité pour trouver son lectorat !
[Le téléphone sonne]
Iris : Un instant je vous prie … Désolé, mais c’était Lys. Je dois vous laisser.
DixSept : un mot de conclusion ?
Iris : Vous me plaisez-beaucoup, peut-être pourrions-nous nous revoir lors de la sortie de mon prochain album ?
DixSept : Avec plaisir !
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