jeudi 21 mars 2013

Il est venu nous dire qu’il s’en allait…

Au vent mauvais

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© Futuropolis 2013
Murat & Rascal
Attendre votre sortie de taule pour récupérer un pactole caché dans une usine désaffectée, et vous rendre compte que la magie de la réhabilitation urbaine l’a transformée en musée : celui de vos illusions perdues. Quelle poisse ! Dès lors que faire ? Partir ! Mais où, avec qui et surtout pour quoi ?

Abel Mérian est une métaphore pour ceux et celles qui n’osent pas tout quitter quelle qu'en soit la raison. Les paysages qui défilent derrière la vitre d’un train, les kilomètres avalés au cours de minutes qui feront des heures, ces gens croisés et si vite oubliés, ces rencontres à jamais gravées, ce sont ces petits riens qui donnent à un quotidien vagabond des airs d’odyssée.

Rascal et Thierry Murat réalisent un road-movie fluide, à la mise en page sobre, voire austère, dont la simplicité n’a d’égal que la profondeur. Sur un scénario d’une linéarité toute autoroutière, Thierry Murat pose un graphisme épuré jusqu’à l’essentiel. Ses planches se jouent de la texture des supports comme de leur monochromie et rehaussent, d’un trait à la pointe ou d’aplats au pinceau, une narration en off et de rares dialogues d’une simplissime efficacité.

Un téléphone perdu, une voiture volée, un vieux chien, un adolescent en fugue, une femme inconnue et un amour défunt avant d’avoir existé, Abel Mérian est venu nous dire qu’il s’en allait…

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