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À Chamonix, les sommets sont conquis les uns après les autres. Pourtant, en cet été 1881, la silhouette élancée du Grépon résiste encore et toujours aux assauts. Mais la crainte qu’inspire l’aiguille de granite sera-t-elle plus forte que la convoitise qu’elle suscite et pourra-t-elle encore, le temps d’un été, demeurer inviolée ?
© Dargaud 2012 - Debon
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Au siècle des Lumières, les habitants des vallées considéraient la montagne comme un monde de chaos glacé, hostile et inutile. Si Jean-Jacques Rousseau initia une autre manière de regarder les sommets, ce sont les Anglais qui, au XIXème siècle, inventèrent les Alpes – comme, dans une moindre mesure, la Côte d’Azur - et leurs donnèrent une dimension esthétique et sportive. C’est l’histoire de l’un d’eux, Albert Frederick Mummery, que Nicolas Debon raconte dans L'invention du vide. Alors que jusqu’ici les ascensions s’organisaient comme des expéditions coloniales, ce natif de Douvres, accompagné seulement de deux guides et avec un équipement des plus légers pour l’époque, initia en cet été 1881, une nouvelle manière de conquérir l’Inutile.
Par-delà l’exploit sportif, le scénario s’attache à l’intellectualisation des courses de Mummery et à la progression de ses cordées engagées, en toute humilité, parmi les séracs, les névés et les couloirs pour le plaisir… d’être le premier. À travers une mise en page se jouant des plans serrés, Nicolas Debon s’attarde avec simplicité et sobriété sur les duels dont le massif du Mont-Blanc fût le théâtre et sait, quand il le faut, transcender le gaufrier traditionnel pour des plans largement ouverts sur les cimes et le ciel.
Un très bel album sur la fascination qu’exercent les sommets. Reinhold Messner a dit "La montagne n'est ni juste, ni injuste. Elle est dangereuse ", mais, Dieu, qu’elle peut être belle !
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