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© Glénat 2012 - Vincent & Melanÿn
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La Perle pourpre est ce qu’il est convenu d’appeler pudiquement une maison luxueuse, où la vie s’écoule sans soucis, avec son cortège de bassesses, de mesquineries, de sordide et, parfois, d’espoir. Du haut de ses treize ans, Chimère, nouvelle égérie des lieux, regarde défiler dans son lit tout ce que Paris compte d’important. Mais un bordel, même de luxe, demeure un endroit où ces dames perdent leurs illusions aussi vite que leur vertu. Entre rivalité, assassinat et scandale, le destin de l'adolescente va de nouveau basculer.
Alors que La Perle Pourpre plantait le contexte historique et politique dans lequel s’inscrit le destin de Chimère, Dentelles écarlates s’attache à détailler le quotidien de cette maison de plaisir. Ainsi, derrière les fioritures de la luxure se cachent les humiliations d’une mère maquerelle qui dirige sans état d’âme ses pensionnaires pour la plus grande satisfaction de ces Messieurs. Si le parallèle avec la série diffusée sur une chaîne cryptée bien connue est inévitable, il n’en demeure pas moins que l’univers créé par Christophe Pelinq (alias Arleston) et Mélanie Turpyn (alias Melanÿn) prend ici sa propre dimension et impose cette série pour elle-même. Volontairement centré sur le microcosme que constitue le lupanar parisien, ce deuxième opus s’attarde plus particulièrement sur la personnalité et le passé trouble de Gisèle. Ces parenthèses dans le récit permettent de mieux appréhender cette époque, véritable charnière historique, où l’industrialisation ouvrit des perspectives jusqu’alors insoupçonnées marquant à jamais notre société, et où l’Impressionnisme naissant fit éclater les carcans de l'art pompier et créa - à travers les vibrations de la lumière - une autre vision des paysages. Toutefois, si les scénaristes s’attachent à mieux faire connaître certaines pensionnaires, ils n’en oublient pas pour autant le fond politico-financier de leur récit et savent lui donner une tournure pour le moins radicale. Les jeux de pouvoirs et les enjeux mercantiles qui gravitent autour du canal de Panama ne laissent aucune place au sentimentalisme et la pauvre Salomé le paiera au prix fort. Sans détour, ni circonvolution et surtout sans aucun misérabilisme, mais avec une lucidité froide et cynique, le duo dépeint un univers pernicieux dans lequel la juvénile Chimère apparaîtrait pour le peu anachronique. Pour sa part, Vincent sait trouver le juste équilibre pour exprimer à la fois l’immoralité latente qui plane sur cette maison et l’espoir qui peut – miraculeusement – y subsister. Le trait toujours aussi fin est plus anguleux, voire acerbe, et sait mettre en exergue les expressions en allant parfois - peut-être trop - jusqu’à la limite de la caricature. La psychologie des personnages transparait sous les visages et n’épargne personne, pas même la gent féminine !
Au-delà de tout moralisme ou voyeurisme Chimère(s) 1887 met de la couleur dans un monde clos et si le trait est indubitablement moins précis, Dentelles écarlates n’en est - peut-être - que plus réaliste.
Alors que La Perle Pourpre plantait le contexte historique et politique dans lequel s’inscrit le destin de Chimère, Dentelles écarlates s’attache à détailler le quotidien de cette maison de plaisir. Ainsi, derrière les fioritures de la luxure se cachent les humiliations d’une mère maquerelle qui dirige sans état d’âme ses pensionnaires pour la plus grande satisfaction de ces Messieurs. Si le parallèle avec la série diffusée sur une chaîne cryptée bien connue est inévitable, il n’en demeure pas moins que l’univers créé par Christophe Pelinq (alias Arleston) et Mélanie Turpyn (alias Melanÿn) prend ici sa propre dimension et impose cette série pour elle-même. Volontairement centré sur le microcosme que constitue le lupanar parisien, ce deuxième opus s’attarde plus particulièrement sur la personnalité et le passé trouble de Gisèle. Ces parenthèses dans le récit permettent de mieux appréhender cette époque, véritable charnière historique, où l’industrialisation ouvrit des perspectives jusqu’alors insoupçonnées marquant à jamais notre société, et où l’Impressionnisme naissant fit éclater les carcans de l'art pompier et créa - à travers les vibrations de la lumière - une autre vision des paysages. Toutefois, si les scénaristes s’attachent à mieux faire connaître certaines pensionnaires, ils n’en oublient pas pour autant le fond politico-financier de leur récit et savent lui donner une tournure pour le moins radicale. Les jeux de pouvoirs et les enjeux mercantiles qui gravitent autour du canal de Panama ne laissent aucune place au sentimentalisme et la pauvre Salomé le paiera au prix fort. Sans détour, ni circonvolution et surtout sans aucun misérabilisme, mais avec une lucidité froide et cynique, le duo dépeint un univers pernicieux dans lequel la juvénile Chimère apparaîtrait pour le peu anachronique. Pour sa part, Vincent sait trouver le juste équilibre pour exprimer à la fois l’immoralité latente qui plane sur cette maison et l’espoir qui peut – miraculeusement – y subsister. Le trait toujours aussi fin est plus anguleux, voire acerbe, et sait mettre en exergue les expressions en allant parfois - peut-être trop - jusqu’à la limite de la caricature. La psychologie des personnages transparait sous les visages et n’épargne personne, pas même la gent féminine !
Au-delà de tout moralisme ou voyeurisme Chimère(s) 1887 met de la couleur dans un monde clos et si le trait est indubitablement moins précis, Dentelles écarlates n’en est - peut-être - que plus réaliste.
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