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Vienne 1900,
Victor poursuit sa lente descente aux Enfers. Refusant la pauvreté, après avoir
connu le luxe et son florilège de facilités, le jeune homme s’enivre de la
simplicité à transgresser les règles. Mais pour le Milieu viennois, il n’est
rien qu’une petite frappe, à qui il convient de rappeler certaines règles.
© Vents d'Ouest 2012 - Corboz & Lupano
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Voici un
album qui offre une déclinaison pour
le moins originale du mythe de Frankenstein. Subtilement, par petites touches,
Wilfrid Lupano décortique la lente transformation d’un fils exemplaire,
machiavéliquement façonné par un dandy désabusé qui entend faire de sa
déchéance une œuvre d’art. Si, dans un premier temps, il est envisageable de
considérer Victor comme le jouet d’un destin qu’il ne peut maîtriser - faute
d’en avoir conscience - les choses deviennent rapidement plus complexes
lorsqu’il apparaît évident que le jeune viennois préfère céder à la facilité et
à la violence envers ceux qui, à ses yeux, contrarient ses aspirations. Victime
dépassée ou criminel qui s’ignorait, le scénario s’attache à décrire cette
dualité dont l’issue apparaît inéluctable à moins que, dans un dernier sursaut
de conscience, l’apprenti délinquant ne s’extrait de cette spirale infernale.Mais la déliquescence
morale, fût-elle d’un adolescent, n’est pas l’unique sujet de cet album, qui aborde
dans une Vienne en pleine effervescence, nombres de thématiques fortes comme :
l’antisémitisme, le proxénétisme ou bien encore le cynisme des riches envers la
résignation des pauvres. Autant d’occasions qui concourent à amplifier - à
défaut de justifier – la conduite de Victor. En cela, le scénario murit par
Lupano engendre un univers de composition parfaitement crédible que Yannick
Corboz sait, fort justement, traduire en images à travers un trait réaliste et
une mise en couleur légèrement surannée.
Vienne,
capitale d’un empire où le faste le plus somptueux côtoie la misère la plus
sordide risque bien d’avoir l’assassin qu’elle mérite !
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