Billet sur l'opus 1 de Masqué : 1 - Anomalies.
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Dans un Paris devenu une mégalopole tentaculaire sous l’impulsion du préfet Beauregard, les Anomalies sont apparues. Mais quel lien semble devoir unir cette nouvelle forme de vie et Frank Braffort, ex-militaire des FFSC fraichement démobilisé ? Peut-être l’incident 41!
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© Delcourt 2012 - Créty & Lehman |
Annoncé par une campagne promotionnelle bien orchestrée, le premier blockbuster de 2012 est enfin dans les bacs.
Depuis 2 ou trois ans, le rythme de sortie de certaines séries laisse songeur ! Sans aucun doute le consumérisme ambiant n’est-il pas étranger à l’apparition de ces séries pré-calibrées permettant d’avoir un nouvel album tous les 3 mois ! Si les impatients que nous sommes devenus seront comblés, la qualité et la créativité seront-elles toujours au rendez-vous ? Loin de moi la nostalgie des albums faits à l’ancienne et selon le bon vouloir de leurs auteurs mais je suis de ceux qui pensent qu’un bon album peut prendre du temps !
Le principe de Masqué est en soit intéressant : faire un super héro français dans la lignée de ses illustres homologues américains. Soit ! Mais l’idée me semble un rien décalée dans la mesure où l’approche culturelle que nous pouvons avoir du super héro semble bien différente de celle développée par nos amis d’outre atlantique… mais pourquoi pas !
Anomalies comme tous 1ers albums qui se respectent pose en 42 planches les différents protagonistes et le cadre de l’histoire. Ce dernier point est particulièrement important car c’est sur lui que repose - a priori - l’une des spécificités de cette série. Généralement les supers-héros voient le jour dans un contexte à hautes technologies à la suite d’expositions à des agents pathogènes, mutagènes, ionisants ou radioactifs…. Là, rien de tout cela ! La source des supers-pouvoirs de Frank Braffort est pour le moins inattendue puisque c’est la ville elle-même qui semble être la cause de son état - futur - de super-héro ! Serge Lehman développe ici une variante pour le moins inattendue du concept d’identité urbaine : toute ville dès lors qu’elle a atteint une taille critique se voit dotée d’une énergie - à défaut d’une conscience ! - qui lui permet de créer ses propres organites et organismes. A voir comment Lehman saura mettre en valeur cette idée pour le moins originale.
Pour le reste, rien de vraiment surprenant ! En effet dans cet album tout est maîtrisé, pensé et réalisé dans un souci d’efficacité maximum. Et si les vues urbaines d’un Paris rétro-futuriste sont impressionnantes, si les couleurs de Gaëtan Georges sont parfaitement calibrées et si le dessin de Stéphane Créty est sans réel reproche, il manque à l’ensemble une tonalité propre qui lui permettra de se démarquer des productions similaires.
Un premier album techniquement réussi mais qui devra imprimer sa marque pour imposer sa propre crédibilité… A suivre !