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Sur l’île de Puerto Blanco, les années se sont écoulées et Maria comme Emilio ont grandi. Mais l’arrivée du Capitaine Morkam va raviver certaines plaies qui peinaient à se refermer. Dès lors, la toute relative quiétude qui prévalait jusqu’alors sur l’île pourrait-être remise en cause…
Il est des auteurs qui bénéficient pour leur premier album d’un contexte favorable… Jeremy est de ceux-ci puisque Jean Dufaux a pris en main l’écriture du scénario de « Barracuda ». L’expérience partagée sur Murena ou La complainte des Landes Perdues a certainement permis au scénariste belge de prendre la mesure du potentiel de son jeune protégé en tant que dessinateur… Avec un 1er album réussi, ce dernier était (très) attendu sur ce deuxième opus… et en cette époque éminemment rugbystique, il est aisé de dire que l’essai est transformé. Au gré des 54 planches, Jeremy maîtrise parfaitement son dessin et ses cadrages. Son graphisme réaliste, au trait fin et précis, est emprunt d’une belle élégance qui manque encore toutefois de la fluidité que seule l’expérience lui donnera. Coté scénario, le choix de Jean Dufaux de raconter une histoire de pirates en huis-clos… sur une île de surcroit est pour le moins inattendu et n’est pas exempt de risques. Mais l’expérience est là et l’art du maître lui permet d’éviter les écueils sur lesquels d’autres se seraient échoués. Ainsi Jean Dufaux sait entrecroiser la destinée de ces jeunes protagonistes, louvoyer sur l’ambigüité des sentiments (et des genres…) ou pimenter l’ensemble avec des considérations historiques et politiques quelques peu visionnaires. Quoiqu’il en soit, si les ressorts de l’intrigue restent sur le fond très classiques, la manière de les traiter sort des sentiers battus.
Cicatrices est un bel et bon album d’Aventure qui devrait pouvoir dépasser le cadre du simple triptyque.
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