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A Tahiti, en cette année 1914, la guerre a quelque chose d’irréel. Et dans un Papeete qui se prépare au pire sans trop y croire, Simon Combaud pourrait croiser le mystérieux meurtrier qui s’attaque aux belles vahinés de la capitale polynésienne !
Rythmée par des cachets postaux, cette histoire policière possède cette nonchalance - toute polynésienne - qui consiste à vous faire lentement patienter afin de mieux vous faire apprécier les choses. Didier Quella-Guyot prend donc le temps de poser son scénario en s’attachant à nous décrire les différents protagonistes tout en insistant sur le cadre historique dans lequel ils évoluent. S’étirant comme une chronique, Rouge Tahiti est avant tout une galerie de portraits ayant en toile de fond un évènement totalement méconnu de la Première Guerre mondiale : le bombardement de Papeete en septembre 1914 par 2 cuirassés de l'escadre allemande du Pacifique. Au regard de l’histoire, le découpage très classique tout comme le dessin Sébastien Morice s’inscrivent dans les tonalités de l’époque. Tout juste peut-on regretter le recours omniprésent de l’informatique … une mise en couleurs à l’aquarelle aurait, peut-être, été plus en harmonie avec le sujet et les lieux… Mais pour son second album, Sébastien Morice fait preuve de talent et son trait qui oscille entre réalisme et approche plus stylisée possède ce rien de désuétude qui sied parfaitement à l’époque.
Un album qui tarde - peut-être - à monter en puissance mais qui sort quelque peu des sentiers battus en mêlant adroitement fiction et histoire. La guerre a quelque chose d’incongru à Tahiti, n’est-il pas ?
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