jeudi 22 septembre 2011

Fleur perdue à la Perle Pourpre

Billet sur le tome 1 de Chimères(s) 1887La perle pourpre

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Si cette fin de XIXème siècle se veut glorieuse et industrielle à l’image des travaux titanesques entrepris par Ferdinand de Lesseps à Panama, la vie quotidienne de certaines n’est pas un long fleuve tranquille. Chimère, du haut de ses 13 ans, va découvrir dans les mains de Madame Gisèle la dure réalité des maisons closes qui, même si elles sont de luxe, ne sont pas épargnées par le sordide.

Chimère a connu une enfance malheureuse et son adolescence, dans un bordel huppé, ne risque guère d’être meilleure. Toutefois, deux bonnes fées, Christophe Pelinq (alias Arleston) et Mélanie Turpyn (alias Melanÿn) se sont penchées sur son berceau. Si l’histoire se centre volontairement sur notre jeune héroïne et sur son parcours au sein de l’élite des péripatéticiennes parisiennes, Peling et Melanÿn vont plus loin puisqu’en parallèle, ils développent une autre histoire, centrée sur le canal de Panama. Sans être grand prophète, le lecteur sent bien que tout ce petit monde devrait se retrouver dans les boudoirs feutrés de la Perle Pourpre pour quelques scandales mêlant sexe, corruption et affairisme. A noter les dialogues dont la pertinence se doit d'être signalée. Pour sa part, le dessin de Vincent - dont l’Ecole Capucine a fait l’objet d’un superbe tirage de tête de la part de Laurent Hennebelle - n’est pas en reste, les femmes sont belles et pleine de personnalité et les hommes guère à leur avantage. Avec un trait fin, anguleux mais d'une grande fluidité, il dépeint sans pudeur ni misérabilisme le monde certes feutré mais terriblement pernicieux de ces lupanars parisiens de la IIIe République.
Cet album conjugue qualité du graphisme, justesse de la mise en couleur, à propos des dialogues et densité du scénario… de biens beaux avantages qu’il convient désormais de savoir faire fructifier.

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