dimanche 28 août 2011

Welcome to Hell..

Billet sur le tome 2 de Zombillénium : Ressources humaines

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Ce n’est pas parce que Francis von Bloodt est un vampire et qu’il dirige un parc d’attractions peuplé de créatures d’outre-tombe qu’il ne doit pas appliquer les dernières innovations en matière de management !
Traiter le monde de l’horreur et de l’épouvante comme une « business story » a quelque chose de déroutant ! Pourtant l’exercice semble réussir à Arthur de Pins qui, avec « Ressources humaines »,  signe un album au style et à l’humour particulier. L’air de rien, ce 2ème opus traite de thématiques très actuelles qu’il est rare de voir développer  (surtout de cette manière) dans une BD grand public : la mort, le monde de l’entreprise, l’ostracisme.... Ainsi, sous couvert de nous faire découvrir les coulisses quelque peu particulières d’un parc thématique qui ne l’est pas moins, Arthur de Pins nous donne sa vision des choses. C’est léger (album grand public oblige !), drôle  (le curé et l’humour pince sans-rire de Sirius sont irrésistibles) sans pour autant être superficiel et/ou moralisateur. Reste le dessin (si) particulier d’Arthur de Pins, (trop) technologique, (trop) lisse et (trop) géométrique…
Une série qui se joue de l’humour et du morbide en utilisant un registre et un graphisme qui lui donnent toute sa spécificité et … son intérêt.

samedi 27 août 2011

Apparition en demi-teinte pour la Contessa...

Billet sur le tome 1 de La Contessa : Slow play

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Une croisière de luxe pimentée d’un tournoi de poker doté de 15 M€ en cash… voilà de quoi attiser bien des convoitises. Quant à la  signora di Giovanni, est-elle ici pour jouer les mondaines de service ou, plus prosaïquement, pour affaire ?

Graphiquement parlant, il est certain que cet album est en retrait de ce qu’Herval à produit avec Tiffany. En effet, si les traits de la Contessa sont (globalement) bien maîtrisés, il en n’est pas de même pour la kyrielle de personnages de second plan. Mais gageons que ce petit monde saura prendre ses marques dans le(s) prochain(s) album(s). Parallèlement et c’est un surprise puisque Crisse n’en est pas à son coup d’essai, le scénario manque de réelle consistance : seul la fin de l’album ouvre des perspectives intéressantes. Une telle histoire aurait pu (sans problème) tenir sur 2 albums ce qui  aurait (peut-être) permis de donner un peu plus d’épaisseur aux personnages en allant au-delà des stéréotypes et de complexifier l’intrigue au prix de quelques digressions judicieusement orchestrées.

Un premier album qui doit d’abord affirmer son style afin de trouver son public et qui aurait pu faire l’économie d’une campagne de lancement  quelque peu surdimensionnée…


dimanche 21 août 2011

Promenons-nous dans les bois...

Billet sur la série Talisman de Monste Martin et François Debois

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Il est dit que les contes ont toujours une part de réalité … à moins que ce ne soit l’inverse ! Aussi, la jeune Tara devra, pour sauver son père, aller au-delà des apparences pour  faire le lien entre le coma dans lequel il est tombé, le mystérieux carnet dont il est l’auteur et le monstre qui hante de nouveau la forêt…
De manière très classique, la trilogie Talisman s’articule en 3 temps : la découverte (tome 1 : Le grimoire des souhaits), l’explication (tome 2 : Dans une sombre forêt) et le dénouement (tome 3 : Le chaperon-rouge). Rien de révolutionnaire en soi mais il convient de souligner que la chose est bien faite et ce sans aucun excès ni défauts notoires…François Debois réussit à entrainer jeunes et moins jeunes derrière Tara et le monde magique de ses parents et cet album possède un petit coté transgénérationnel qui n’est pas dénué d’intérêt.
Autre atout de la série, le graphisme de Montse Martin dont la qualité vient de nous être confirmée dernièrement dans le très remarqué Curiosty Shop. Que dire à propos du trait de cette dessinatrice venu d’outre Pyrénées qui ne l’ai déjà été : rien… sinon qu’il possède (ici) la naïveté qui sied parfaitement à cette histoire.

Une trilogie réussie dont le final, à défaut d’être ensorcelant (comme l’annonce le sticker sur la couverture), est pour le moins inattendu.

mercredi 17 août 2011

Oyez, oyez bédéphiles et phylactérophages !


Un petit mot sur le prochain festival A Tours de Bulles !!! qui aura lieu du 16 au 18 septembre 2011 en la bonne ville de Tours (37) au pied de la fameuse tour Charlemagne, dernier vestige probant de l’illustrissime  basilique St Martin de Tours !

Je ne peux que vous dire du bien de ce festival où l’ambiance est détendue et conviviale ;  j’aurais même la faiblesse de croire que les auteurs l'apprécient (si, si je vous l’assure, certains reviennent même plusieurs années de suite!).

Etant un sympathisant du festival, je ne peux que louer l’éclectisme de sa programmation qui permet de côtoyer des auteur(e)s très confirmé(e)s, des auteur(e)s confirmé(e)s et des auteur(e)s en voie (ou en attente) de confirmation…. et ce dans tous les genre ou styles. Et pour rendre un juste hommage aux organisateurs du festival, je me dois également de mentionner  les expositions et les diverses conférences (voir programme ci-joint), sans parler du parrainage par des jeunes vignerons de Montlouis (dont les blancs valent largement ceux du bordelais ou d’Alsace !).

Bref, c’est complet, riche et enrichissant et comme le festival se déroule en plein centre-ville… vous pourrez ainsi déambuler dans le vieux Tours et en apprécier les charmes.

lundi 15 août 2011

Une série pleine de promesses...

Billet sur le tome 1 de Curiosity Shop : 1914 - Le Réveil

 
Après la mort de son père, la jeune Maxima Prado se retrouve à Madrid, au centre d’une affaire d’espionnage internationale dont l’enjeu est une mystérieuse machine à crypter.
Léger mais sans légèreté, ce premier album de Montse Martin et Teresa Valero s’avère être l’une des belles surprises de ce premier semestre 2011.
En effet, Curiosity shop s’inscrit (malgré son dessin) dans un réalisme historique prégnant. Ainsi, les prémices de la création d’Israël, l’imminence de la Première Guerre mondiale ou les affrontements coloniaux au Maroc serviront certainement de trame de fond aux (futures) aventures de Maxima Prado.
Parallèlement, le scénario s’avère riche pour ne pas dire (trop) dense et Teresa Valero nous offre toute une gamme d’effets de mise en page qui témoignent de sa maîtrise de l’exercice : alternances de brèves séquences d’une ou deux pages (planches 1, 2 et 3...) pour poser l’action et/ou lui imprimer un rythme, juxtaposition de scènes passées et présentes sur une même page ou case en jouant sur les couleurs (planches 6), agencement sur les 2 moitiés (verticales !) d’une page de deux scènes concomitamment (planche 33)…. L’expérience des films d’animation des deux auteur(e)s n’est certainement pas étrangère à leur facilité à jouer de ces effets narratifs (!).
Coté dessin, Montse Martin possède indéniablement un univers graphique qui lui est propre et son dessin sait allier naïveté, simplicité, cynisme, maturité et complexité (oups !). Ajoutons à cela une mise en couleur qui participe comme rarement à la lisibilité du scénario et la compréhension de l’histoire.
Une 1ère collaboration (sur un album) en forme de réussite.
En attendant la suite avec intérêt et, déjà, avec une relative… impatience !

vendredi 12 août 2011

Le "New Deal" de Jessica Ruppert

Billet sur le tome 1 des  Enfants de JessicaLe discours

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200 propositions pour sortir les Etats-Unis de l’impasse sociale, telle est le New Deal que Jessica Ruppert  veut  proposer au Congrès américain. Mais le changement est trop radical même pour une Amérique au bord de l’implosion ; à la nécessité de redistribuer les richesses d’un pays en crise répond l’immobilisme réactionnaire de ceux pour qui l’ordre des choses ne doit pas être troublé.
Un album (trop) court où graphiquement, le réalisme de Laurent Hirn sait parfaitement  rendre compte de l’existence somme toute très ordinaire de la plus part des personnages et de la réalité du monde dans lequel ils évoluent. Toutefois, la (relative) candeur du trait et surtout la mise en couleur l’empêchent d’exprimer pleinement l’animosité ou la violence qui habite certains personnages ou caractérise certaines scènes.
Mais au-delà des protagonistes, c’est le contexte dans lequel ils évoluent qui donne toute sa force à cette histoire. En à peine 40 pages, Luc Brunschwig nous livre un scénario qui trouve dans l’actualité anglo-saxonne un écho pour le moins troublant. Au-delà de sa propre perception du devenir des Etats-Unis, il est vraisemblable que Luc Brunschwig s’inspire - pour une large part - des récents évènements d’Outre-Atlantique et de la fin de non-recevoir auxquelles se heurtent les avancées sociales voulues par les Démocrates…Les enfants de Jessica semble vouloir dépeindre les limites d’un libéralisme qui depuis un soir de novembre 89 semblait être le seul modèle économique possible. Mais sa propension à vouloir capitaliser ses bénéfices tout en mutualisant ses pertes…pourrait lui être fatale !
Un album qui une fois lu, impose (volontairement ou non) une certaine introspection sur notre développement économique et social à l’aube du XXIème siècle. 
A lire.

samedi 6 août 2011

La Forêt des Livres ne bulle plus !


Dans le paysage littéraire de la pré- rentrée, La Forêt des Livres est une manifestation quelque peu anachronique sous l’égide de Gonzague Saint Bris.
L’espace d’un dimanche après-midi, personnalités du show-biz cherchant le buzz, écrivain(e)s (re)connu(e)s ou  méconnu(e)s, stars d’un jour ou d’hier se côtoient dans une allée de platanes centenaires au cœur du petit village de Chanceaux-près-Loches (37).
Mais au milieu de cette pléthore d’auteurs et d’une foule d’anonymes, un Carré BD tentait d'exister dans une clairière où la prose prenait la pose.
Mais cette année, exit le phylactère ! 
Le verbe défend son pré carré et boude les bulles...
Dommage !

lundi 1 août 2011

Aux confins de l'Asie mineure... la hordes des Vivants sème la mort !

Billet sur le tome 1 de  Reconqêtes : La horde des Vivants

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Face aux incursions de plus en plus meurtrières des Hittites, callipides, cimmériens et sarmates reforment la redoutable "Horde des Vivants" et partent à la reconquête du territoire scythe.
Les éditions Le Lombard devraient frapper fort avec cette nouvelle série (prévue en 4 volumes). En effet, même si Sylvain Runberg prend quelques libertés avec la réalité historique en ajoutant un soupçon de mythologie et certains anachronismes zoologiques, son scénario demeure parfaitement crédible. Par ailleurs et sans trop vouloir intellectualiser la chose, ce 1er album possède une dimension sociologique assez surprenante dans la mesure où le scénario s’attache à nous décrire les moeurs des peuplades scythes et la fragile alliance que 3 clans sont obligés de nouer pour pouvoir survivre… car au-delà de la force et de la cruauté requise pour combattre l’ennemi, il y a la nécessité de le comprendre pour pouvoir le vaincre. 
Parallèlement, grâce à un dessin au réalisme d’une rare précision et à une superbe mise en couleur (aquarelles et encres de couleur) François Miville-Deschênes réussit une véritable prouesse graphique. Un bémol cependant, le format ! En effet un 25x35 aurait permis une meilleure mise en valeur du dessin… en attendant un TT en 30x40 !
Un album dense et parfaitement équilibré qui offre une superbe fresque historique et nous entraînent, sans ménagement, dans une guerre sans pitié aux confins de l’Asie mineure…
A lire et à apprécier