© Gallimard 2019 : Walden |
Elisabeth. Rae. Tant de choses les
rapprochent… sauf une ! Là est toute leur différence.
Tillie Walden
fait figure d’enfant prodige de la BD puisqu’après avoir été double
récipiendaire des Ignatz Awards en 2016 (« Outstanding Artist » pour The
End of Summer et « Promising New Talent » pour I Love this Part), elle
reçoit en 2018, à 22 ans, l’Eisner dans la catégorie « Best
Reality-Based Work » pour Spinning !Aujourd’hui, voici qu’elle traverse
à nouveau l’Atlantique avec la version française de son second album
J’adore ce passage, édité en 2015 chez Avery Hill Publishing.
La surprise
passée de ne trouver qu’une case par page, les 72 planches se lisent
sans effort… un peu trop même ! Compilés dans une temporalité
indéterminée, ces arrêts sur image colorés de noir et de mauve ne
constituent finalement que la partie émergée d’un iceberg : celui des
sentiments d’une Elisabeth visiblement autobiographique. Car, au-delà de
la spontanéité désarmante du graphisme de la jeune Texane (alors âgée
de 19 ans), se cache une propension à faire émerger les émotions de
l’adolescence avec simplicité et sincérité. Alors, effectivement, il ne
se passe pas grand-chose dans cet album, mais l’important semble devoir
être ailleurs… dans les silences qui séparent chaque dessin.
Œuvre de
jeunesse et de premières expériences, J’adore ce passage fait cependant
preuve d’une certaine maîtrise de la narration confirmant la précocité
de Tillie Walden. Reste à savoir si cette dernière saura sortir de ce
qui semble être sa zone de confort pour explorer d’autres registres.
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