© Bamboo Édition 2019 : Marie & Meddour |
Broyés par quatre années de conflit, Zeke, Hickory et Hunk s’en
retournent dans une Caroline mise à sang par les forces de l’Union.
Inopinément, leur route croise celle de Dorothy et Alice…
Damien
Marie avait séduit sur Ceux qui me restent par sa sobriété et sa
retenue. Avec Après l’enfer, tout est différent, mais les qualités
d’hier demeurent. Sans faux-semblant, ni concession pour les exactions
commises, la guerre n’en devient que plus horrible lorsqu’elle s’exprime
par le mutisme de ses victimes ou des regards tournés vers des mondes
imaginaires. En très peu de planches le décor est planté, les
protagonistes dépeints… leur errance à travers un Sud humilié peut
commencer, jalonnée de la suffisance des vainqueurs comme de la rancœur
des vaincus.
Le dessin de Fabrice Meddour accompagne ce
road-movie sudiste avec émotion par un toucher et des teintes éteintes
qui savent donner l’intensité voulue à chaque séquence. Ceux qui furent
de passage à Perros-Guirec en avril ont eu l’occasion d’admirer ses
planches aquarellées, rehaussées à l’encre ou au pastel sec, riches
d’évocation au travers d’une gamme chromatique volontairement
restreinte.
Loin des clichés d’un Sud idyllique ou d’un
Nord humaniste, Après l’enfer s’enfonce désormais dans la moiteur du
bayou à la recherche de ses âmes damnées.
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