© Dargaud 2019 : Bouilhac & Catel |
« Ce qui paraît n’est presque jamais la vérité » : forte de
l’enseignement maternel, Mlle de Chartres est désormais avertie. Mais la
cour d’Henri II est pleine de dangers pour une jeune oie blanche qui
viendrait à confondre profondeur des sentiments et légèreté des sens.
La
princesse de Clèves est considérée comme l'un des fleurons des belles
lettres françaises, l’une des toutes premières œuvres classiques.
Toutefois, pourquoi vouloir prendre le risque d’en faire une adaptation ?
Bande dessinée et littérature n’utilisent pas les mêmes ressorts
narratifs, peu s’en faut ! Dès lors, il devient difficile de respecter
l’ouvrage originel sans l’expurger de certaines parties superfétatoires
pour le 9e art. Si la psychologie des personnages et leurs questions
existentielles (doit-on être fidèle à ses engagements ou à ses
inclinations ?) sont conservées notamment aux cours de séquences de
dialogues sur six cases sans bords, les aspects descriptifs trouvent
dans le dessin une forme de résumé dont les autrices ont su jouer, tout
comme de la mise en abîme de Mme de La Fayette et sa respectable
connivence avec de La Rochefoucauld.
Joliment revisité à
quatre mains par Catel Muller et Claire Bouilhac, La princesse de Clèves
est une histoire dans laquelle il est loisible de se (re)plonger ne
serait-ce que pour en apprécier l’intemporelle subtilité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire