1. JUDE
© Dupuis 2018 - Dufaux & March |
Megan travaille pour le compte de l’I.A.P., une mystérieuse société de
production hollywoodienne. Elle recherche des talents à qui elle promet
l’avenir auquel ils croient avoir droit. Mais avant, il leur faut passer
un casting des plus particuliers et Broadway s’apparente alors à
quelques antichambres de l’Enfer.
Impression contrastée à la lecture du
premier volet de The Dream. Il a d’abord cette voix off qui joue de la
première personne avec plusieurs personnages sans vraiment indiquer si
le récit est pluriel ou si un seul individu se cache derrière
différentes physionomies. Et puis, comme à son habitude, Jean Dufaux a
tendance à pécher par excès. Au lieu de rendre les choses simples, il
les agrémente d’artifices et rend sa narration précieuse, voire
surjouée. À l’évidence, le scénariste belge a du mal à faire dans
l’épure et la compilation de phrases chocs, d’allusions
cinématographiques ou littéraires apparaît superfétatoire en surnombre,
comme si toutes ces références servaient à établir la légitimité de son
récit ! De légitimité, il n’est cependant nul besoin puisque sur le
fond, Jude revisite sans concession le mythe de Faust d’une manière peu
commune, même si parfois Rapaces ne semble pas très loin ! Tout comme
Enrico Marini, il y a quelques années, Guillem March propose un
graphisme où priment un esthétisme des formes (et des couleurs) ainsi
qu’un encrage des plus subtils qui donne à chaque planche une finesse,
voire une légèreté, qui tranche singulièrement avec les forces qui
ourdissent dans l’ombre !
Alliant un certain classicisme du trait et des
cadrages fortement influencés par les productions Comics, The Dream
explore - sur fond de décadence et de rêve américain - le spleen de la
jeunesse éternelle et entraîne le lecteur dans un road-movie satanique…
où le Diable devrait reconnaître les siens !
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