© Vents d'Ouest 2018 : Lupano & Andréae |
Manie Ganza est à nouveau promise et cette fois-ci à un grand mamamouchi
insomniaque. Mais l’Arracheur de temps, tout comme la haine maternelle,
entraîne la belle intemporelle dans une fuite sans fin où elle et les
siens devront traverser les sables d’un désert en guerre puis braver les
morsures glacées d’un pôle Nord aux amours de verre…
Jean-Baptiste
Andréae et Wilfrid Lupano savent prendre leur temps et le soin apporté à
leur récit vaut bien quelques « crones » ! Toutefois, au-delà d’un
graphisme qui concourt à asseoir définitivement la renommée de la série,
ce nouvel opus laisse un petit goût d’inachevé. Ne possédant pas la
densité, ni la créativité débridée des Anthropotames du Nihil, ce
quatrième volet apparaît en léger retrait par rapport à ses
prédécesseurs… mais pouvait-il en être autrement ? Cependant,
l’appréciation est toute relative car le travail de Jean-Baptiste
Andréae est toujours parfait de poésie, de couleurs et de composition :
un véritable enchantement. La remarque serait plus à mettre au débit du
scénario. Jusqu’à présent, Wilfrid Lupano avait réussi le tour de force
d’aller crescendo, chaque album surpassant le précédant en inventivité,
en rêverie, mais les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel et il
arrive immanquablement un moment où, malgré les efforts, l’excellence ne
peut devenir la règle. Quoi qu’il en soit, le plaisir demeure puisque
Nuées noires, voile blanc s’inscrit dans la continuité et sait être
cocasse autant que touchant, sans s’épargner quelques considérations en
filigrane qu’il serait loisible de caractériser de sérieuses si cela
avait un sens dans un univers qui ne semble en avoir aucun !
Les
secondes s’écoulent inexorablement et la fin est proche désormais, mais
elle reste encore lovée dans les boucles d’une temporalité des plus
singulières…
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