samedi 24 février 2018

AZIMUT


© Vents d'Ouest 2018 : Lupano & Andréae
Manie Ganza est à nouveau promise et cette fois-ci à un grand mamamouchi insomniaque. Mais l’Arracheur de temps, tout comme la haine maternelle, entraîne la belle intemporelle dans une fuite sans fin où elle et les siens devront traverser les sables d’un désert en guerre puis braver les morsures glacées d’un pôle Nord aux amours de verre… 

Jean-Baptiste Andréae et Wilfrid Lupano savent prendre leur temps et le soin apporté à leur récit vaut bien quelques « crones » ! Toutefois, au-delà d’un graphisme qui concourt à asseoir définitivement la renommée de la série, ce nouvel opus laisse un petit goût d’inachevé. Ne possédant pas la densité, ni la créativité débridée des Anthropotames du Nihil, ce quatrième volet apparaît en léger retrait par rapport à ses prédécesseurs… mais pouvait-il en être autrement ? Cependant, l’appréciation est toute relative car le travail de Jean-Baptiste Andréae est toujours parfait de poésie, de couleurs et de composition : un véritable enchantement. La remarque serait plus à mettre au débit du scénario. Jusqu’à présent, Wilfrid Lupano avait réussi le tour de force d’aller crescendo, chaque album surpassant le précédant en inventivité, en rêverie, mais les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel et il arrive immanquablement un moment où, malgré les efforts, l’excellence ne peut devenir la règle. Quoi qu’il en soit, le plaisir demeure puisque Nuées noires, voile blanc s’inscrit dans la continuité et sait être cocasse autant que touchant, sans s’épargner quelques considérations en filigrane qu’il serait loisible de caractériser de sérieuses si cela avait un sens dans un univers qui ne semble en avoir aucun ! 

Les secondes s’écoulent inexorablement et la fin est proche désormais, mais elle reste encore lovée dans les boucles d’une temporalité des plus singulières…

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