© Dargaud 2016 - Marini |
Les légions de Varius s’enfoncent en Germanie et s’étirent sous les
frondaisons vers leur perte, vers ce que l’Histoire retiendra sous le
nom de bataille de Teutobourg.
Amours déçus et amitié
trahie, honneur bafoué et traîtrise assumée sont des moteurs efficaces
en matière de dramaturgie ou plus prosaïquement de scénarios BD. Enrico
Marini en fait brillamment la démonstration avec cette série, où sur un
fond historique, il déroule une fiction péplum habilement ficelée. Loin
de la ligne claire d’Alix ou du réalisme de Murena, Les Aigles de Rome
dessinent leur propre voie, celle du beau et grand spectacle où le
guerrier goûte au plaisir du repos avant que de partir au combat.
Ce
cinquième opus est l’occasion pour le dessinateur helvète de montrer, à
ceux qui en doutaient encore, sa maîtrise graphique et ses qualités de
mise en scène. Prenant, efficacement découpé, n’épargnant aucun détail
des horreurs des guerres barbares, le récit d’Enrico Marini fait dans
l’efficace et le dynamique sans oublier la touche de romantisme et de
sexualité qui sont la marque des blockbusters savamment dosés… pour
plaire au plus grand nombre.
L’histoire pourrait
s’arrêter là, mais il reste un différend à régler définitivement entre
les « frères » de lait d’hier devenus les ennemis d’aujourd’hui. Vulnerant omnes, ultima necat, il n’est pas ici question d’heures, mais de coups ! Qui portera le dernier et criera le traditionnel Væ victis ?
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