jeudi 24 novembre 2016

LES AIGLES DE ROME


© Dargaud 2016 - Marini
Les légions de Varius s’enfoncent en Germanie et s’étirent sous les frondaisons vers leur perte, vers ce que l’Histoire retiendra sous le nom de bataille de Teutobourg. 

Amours déçus et amitié trahie, honneur bafoué et traîtrise assumée sont des moteurs efficaces en matière de dramaturgie ou plus prosaïquement de scénarios BD. Enrico Marini en fait brillamment la démonstration avec cette série, où sur un fond historique, il déroule une fiction péplum habilement ficelée. Loin de la ligne claire d’Alix ou du réalisme de Murena, Les Aigles de Rome dessinent leur propre voie, celle du beau et grand spectacle où le guerrier goûte au plaisir du repos avant que de partir au combat. 

Ce cinquième opus est l’occasion pour le dessinateur helvète de montrer, à ceux qui en doutaient encore, sa maîtrise graphique et ses qualités de mise en scène. Prenant, efficacement découpé, n’épargnant aucun détail des horreurs des guerres barbares, le récit d’Enrico Marini fait dans l’efficace et le dynamique sans oublier la touche de romantisme et de sexualité qui sont la marque des blockbusters savamment dosés… pour plaire au plus grand nombre. 

L’histoire pourrait s’arrêter là, mais il reste un différend à régler définitivement entre les « frères » de lait d’hier devenus les ennemis d’aujourd’hui. Vulnerant omnes, ultima necat, il n’est pas ici question d’heures, mais de coups ! Qui portera le dernier et criera le traditionnel Væ victis ?

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