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| © Le Lombard 2016 - Sergeef & Bufi | 
Dans les rues de Guatemala city, l’espérance de vie est des plus 
courtes, même pour les membres des Maras qui règnent sans partage sur 
les différents quartiers, réglant leur compte dans des bains de sang. Il
 y a quelques années, Samuel Santos s’en est extrait par miracle, mais 
c’est pour mieux y replonger aujourd’hui. 
Après une incartade dans le 
long Hyver de 1709, Nathalie Sergeef revient en Amérique centrale avec 
Vértigo. La scénariste belge, comme sur Juarez, adopte un propos dense 
où les héros traînent leurs blessures avec l’espoir qu’elles les 
aideront à devenir meilleurs. Sur le thème de la rédemption et de la 
violence qui mine tout un continent, elle relate une histoire pleine de 
suspens tout en s’attachant à la profondeur de ses personnages. En cela 
ce nouvel album - en attendant Rançon d'état - satisfera les amateurs 
exigeants d’une écriture qui prend soin d’éviter toute linéarité sans 
pour autant se perdre en flashbacks hors de propos. Paradoxalement, une 
telle efficacité ne se retrouve que partiellement dans le trait d’Ennio 
Bufi qui, malgré son réalisme, manque cette fois-ci curieusement de 
constance et crée ainsi une relative confusion dans la compréhension du 
récit.
Servi par une narration intense et prenante, Vértigo retrace la 
vie de ces gamins dont l’identité est tatouée à même la peau et pour qui
 la vie des autres n’a pas plus d’importance que leur propre mort.
 
 
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