jeudi 20 octobre 2016

CHRONOSQUAD

Lune de miel à l’âge de bronze

© Delcourt 2016 - Albertini & Panaccione
Ca y est. Enfin presque ! Telonius Bloch va intégrer la prestigieuse Chronosquad et réaliser son rêve de gosse. Mais au fait, pourquoi choisir un spécialiste de la période médiévale pour l’envoyer dans la IVe dynastie égyptienne ? Certainement un manque de personnel dans ce corps d’élite chargé de surveiller les escapades temporelles de touristes en mal d’exotisme.

Album de science-fiction, BD de divertissement, métaphore socio-historique, Lune de miel à l’âge de bronze est un peu tout cela. La faute il est vrai, si faute il y a, à Giorgio Albertini, médiéviste de formation et accessoirement historien de la bande dessinée. Si le néologisme du nom de la série est des plus explicites, celui du titre sonne cependant comme celui d’un OSS 117, mais version Michel Hazanavicius. Prenant pour prétexte une petite fugue d’adolescents en mal de reconnaissance, le scénariste italien promène son lecteur à travers l’Égypte démotique. Mais, en matière de temps personne n’étant à un paradoxe près, il est également question d’une légère escapade amoureuse en 1491 ainsi que d’une enquête policière en plein Paléolithique… le tout sur fond de satire sociale ! Si l’on ajoute à cela un humour potache et un comique de répétition, il y a là un album des plus agréables à lire malgré ses (presque) deux cent trente-six planches. Avec en guest star le sosie de Marcel Coste - son héros fétiche - Grégory Panaccione se fait visiblement plaisir et prend ses aises dans une pagination qui le lui permet. Cédant aux joies des séquences muettes, mais ô combien bavardes, le dessinateur transalpin laisse croire à une apparente facilité qui s’explique certainement par le rythme effréné de production dont il est capable, certains parlent de soixante planches hebdomadaires ! Toutefois, ce dilettantisme n'est qu'apparent et il confère toute sa personnalité graphique à ce premier volet. 

Soignant leurs références visuelles comme les détails historiques imperceptibles au néophyte, Grégory Panaccione et Giorgio Albertini livrent le premier opus d’une tétralogie déjà pleine de promesses. La suite avec Destination Révolution, dernier rappel annoncée pour début 2017…

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