vendredi 21 octobre 2016

IROQUOIS

© Daniel Maghen 2016 - Prugne
En cette année de grâce 1609, Québec n’est encore qu’un fortin de bois sur les bords du Saint-Laurent, mais dans ce coin perdu du royaume de France, deux cents ans de guerre se préparent… 

Patrick Prugne excelle dans l’art de l’aquarelle et des paysages et il a trouvé dans les grands espaces américains un terrain d’expression à la mesure de son talent. Porteur d’une vision idéalisée comme a pu l’être celle de ceux qui découvrirent ces contrées dans lesquelles les Nord-Amérindiens vivaient en harmonie… avec la nature, il n’en oublie pas pour autant les luttes fratricides qui les opposèrent. En cela son dessin est à la fois esthétique et quasiment anthropologique comme le laisse à penser le supplément de ce one-shot : il y a derrière chaque planche un souci du détail qu'il faut saluer. Mais, pour faire un album, il faut aussi une histoire. Ici la question se pose de savoir s’il s’agit de celle de Samuel de Champlain, qui pour mieux pacifier les rives du Saint-Laurent, y mit le feu, ou celle, plus introspective de Petite-Loutre, prisonnière et égérie d’une tribu connue autant pour son organisation sociale que pour son art consommé de la guerre. Difficile de savoir tant Patrick Prugne semble hésiter sans trancher, ni vraiment conclure. 

Quoi qu’il en soit une fois refermé, Iroquois invite à en connaître plus sur le destin naissant de la Belle Province et sur la lutte qu’Anglais et Français se livrèrent par tribus indiennes interposées.

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