© Delcourt 2016 - Dachez & Mademoiselle Caroline |
À vingt-sept ans passés, Marguerite ne se sent toujours pas en
phase avec le monde qui l’entoure. Il faut dire qu’au bureau, elle n’est
pas des plus "corporate", qu’elle a horreur du bruit et préfère la
compagnie de ses deux chats à celle de ses collègues, sans parler de ses
petites manies ! Marguerite ne le sait pas encore, mais elle est
atteinte d’une forme d’autisme : le syndrome d’Asperger. Cette
différence invisible fait toute sa singularité.
Super Pépette (alias
Julie Dachez), l’autiste qui parle et qui en plus a des choses à nous
dire, troque la vidéo pour la plume et avec Mademoiselle Caroline et
Fabienne Vaslet tente d’expliquer au commun des mortels ce qu’est un(e)
aspie ! Évidemment, vu de l’angle du plus grand nombre, Marguerite n’est
pas aussi neuroatypique qu’elle voudrait le faire croire... Telle est
la sentence de ceux qui se sentent du bon côté de la normalité. Alors,
avec ses mots, l’aspirante aspie explique ce qu’est sa vie, elle pour
qui les choses en apparence les plus banales font figure d’exploit.
Longtemps Julie n’a pu mettre un nom sur son état et, aussi curieusement
que cela puisse paraître, le jour où elle fut diagnostiquée, ce fut
pour elle une révélation. Loin de culpabiliser, elle décide alors de
choyer son altérité afin de vivre en harmonie avec elle-même. Pendant
vingt-sept années, son existence fut de se contrarier, un peu comme ces
gauchers qui se doivent d’être droitiers, maintenant, basta, elle se
réapprend.
Léger, mais non superficiel, le crayon sans fioritures de
Mademoiselle Caroline alterne les séquences où Super Pépette se raconte
et celles où la dessinatrice livre quelques clefs comportementales.
Didactique et ludique, l’album donne à découvrir le quotidien et les
codes d'un univers qui finalement se révèle plein de couleurs... et de
petites cuillères ! Et si (re)connaître ne signifie pas forcément
comprendre, de page en page, Marguerite, de bizarre, devient juste
différente !
La richesse se nourrit de la diversité, encore faut-il la préserver…. sans toutefois la cultiver à l’excès !
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