BUNNY : Intégrale
© EP Éditions 2016 - Fournier & Deschard |
Il est des vies qui valent d’être vécues et d’autres qui n’ont aucune
valeur, si ce n’est celle du poids d’une dette… C’est ce que Mio -
alias Bunny - va apprendre.
Il aura fallu attendre près
de trois ans pour lire la suite de Bunny, depuis le 14 février 2013 pour
être précis ! Alors, pour raviver les mémoires défaillantes, Emmanuel
Proust Éditions sort directement l’intégrale. Donc pas de perte de temps
à aller fouiller dans sa bibliothèque pour se souvenir du pitch. Tout
est là !
Juliette Fournier a bâti son scénario sur un
concept sociétal pour le moins inédit et a cherché à y faire évoluer ses
personnages, stigmatisant au passage nombre de nos comportements.
L’intention est louable, mais le résultat décevant car pour bien faire,
il aurait peut-être fallu pousser les choses un peu plus loin : quelques
principes ne peuvent rendre compte de la complexité d’une société,
fusse-t-elle réduite à sa plus simple expression.
In fine
le développent demeure superficiel et ce microcosme carcéral peine
réellement à prendre des allures d’enfer, même dans ce deuxième opus où
plus de profondeur pouvait être attendue. Ce constat est accentué par le
graphisme de Jean-Gaël Deschard. Avec un trait proche du manga, il ne
parvient pas à mettre à jour la psyché de protagonistes, somme toute
très manichéens, et qui manquent cruellement d’expressivité et
d’épaisseur. Alors, il est vrai que le public visé est plus celui des
adolescents que des étudiants en sociologie, mais il y avait une matière
qu’il est dommage de ne pas avoir fait fructifier.
Loin
d’être inintéressant dans l’intention, Bunny se termine comme une
gentille petite histoire sur l’effort et les valeurs morales.