L'ADOPTION : 1. Qinaya
© Bamboo Édition 2016 - Zidrou & Monin |
À quoi sert un Noël quand il n’y a pas d’enfant pour le fêter ? C’est
la question que se posent Alain et Lynette. Pour combler ce vide qui
ronge leur couple, ils partent au Pérou où un tremblement de terre a
fait des milliers d’orphelins. Parmi eux : Qinaya, quatre ans…
Nouvel album pour le tandem Monin & Zidrou (Merci)
qui se retrouve pour une autre tranche de vie. Les tenants de
l’adrénaline et de la surenchère devront passer leur chemin, car encore
une fois Benoit Drousie fait ce qu’il sait peut-être faire de mieux :
rendre le banal extraordinaire ! Alors, les esprits chagrins diront
qu’après Lydie, Un tout petit bout d'elles et consorts… il lui faudrait
changer de registre, et que le quotidien n’est pas un sujet en soi, mais
pourquoi donc ?
Simple, terriblement ordinaire même,
mais attachant et porteur de sens, du moins pour ceux qui se donneront
la peine de rentrer dans le jeu du scénariste belge, L’adoption est l’un
de ces albums qui ne révolutionnera pas le monde, mais qui aidera à se
réconcilier, momentanément, avec le genre humain. Maniant
alternativement la tendresse, les non-dits et un cynisme bougon, le
créateur de Bouffon empiète légèrement sur les terres de Lupano et
emprunte quelque peu Aux Beaux étés , mais avec suffisamment de tact
pour qu’il ne lui en soit pas tenu rigueur.
Sur cette
partition pleine de bons sentiments, Arno Monin signe un dessin qui,
comme celui de Jordi Lafebre, est tout en bonhomie, en rondeur, en
gentillesse. Il est impossible de ne pas craquer sur cette petite fille
affublée de son doudou, sur Gabriel et son air d’ours mal léché ou sur
tous ces petits instants remplis de silences plus denses qu’un roman.
Qinaya
est un petit bout d’chou, haute comme trois pommes, qui va faire plus
de ravages, dans le cœur de son papy d’adoption, que le séisme qui a
rasé sa ville natale, c’est vous dire !
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