© Glénat 2016 - Simsolo & Hé |
« Pour vivre heureux, vivons cachés », dit l’adage. Dans l’Amérique
des années trente, il prend une résonance toute particulière, surtout si
vous êtes un cinéaste juif et une prostituée noire …
Crépuscules
clôt le diptyque de Noël Simsolo et Domique Hé. Reprenant les recettes
qui prévalaient dans le premier opus, l’album introduit la politique
dans un cocktail déjà particulièrement relevé, où le 7e Art n’est plus
qu’un décor, voire un prétexte.
Curieusement,
Pornhollywood n’arrive pas vraiment à s’imposer, que ce soit par son
graphisme ou son scénario. Pourtant, les ingrédients de base sont là,
mais il manque à l’ensemble quelque chose qui puisse emballer le tout.
Ce n’est pas faute d’essayer, mais en quarante-six planches, cette mise
en abyme se disperse à force de vouloir tout explorer. Noël Simsolo a
voulu condenser dans son récit tous les archétypes de l’époque : les
déchus du star-system, les fastes et bassesses du sexe, l’obsession de
l’argent et de son corolaire, le pouvoir, la corruption et son cortège
de violence, la drogue et son enfer, le racisme au quotidien d’une
Amérique bien-pensante. Alors certes, le lecteur ne s’ennuie pas, mais
il se perd dans cette histoire qui tourne au digest. Graphiquement,
Dominique Hé joue sur un registre presque minimaliste au regard du
foisonnement dont fait preuve le scénario. Avec ses réminiscences de
ligne claire, son dessin colle à l’imagerie traditionnelle de
l’Entre-deux-guerres outre-Atlantique, sans toutefois lui donner la
flamboyance du Cinémascope ou du Technicolor.
Finalement, Pornhollywood ne relèverait-il pas plus de la série B que de la série noire ?
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