Infite loop : 1 - L'éveil
© Glénat 2015 - Colinet & Charretier |
Teddy chasse les anomalies temporelles afin de préserver le futur
d’une humanité qui a troqué sa liberté pour une vie de tranquillité !
Infinite
loop est une belle success-story. Fruit de l’imagination de Pierrick
Colinet et du trait d’Elsa Charretier, l’album doit beaucoup à
l’enthousiasme de nombreux édinautes. Grâce à la contribution de ces
derniers, les jeunes auteurs ont pu mener leur projet au-delà des
espérances les plus folles et – pardonner du peu - prendre pied sur le
sol américain, la série étant publiée chez IDW depuis avril 2015.
Aujourd’hui, Glénat Comics sort une version hard-cover des trois
premiers opuscules parus.
Ceux qui seraient attirés par
le côté science-fiction du titre, comme du pitch, seront bien obligés de
revoir leur ambition à la baisse. S’il est question d’espace et de
temps, ceci n’est en fait qu’un prétexte contextuel pour aborder un
sujet plus large : celui du libre-arbitre. À cet effet, Pierrick Colinet
imagine une société qui appréhende le sentiment amoureux comme une
source de désordre social et le censure, telle une incongruité. En
inventant pour son héroïne une liaison avec une attirante anomalie aux
cheveux violets, le jeune scénariste fait d’une pierre deux coups,
puisque Teddy transgresse les règles sociales et morales de sa société
et doit en assumer les conséquences. D’aucuns verront dans Infinite loop
un plaidoyer gay et d’une manière plus générale LGBT ! Est-ce l'unique
propos ? S'il est vrai qu’au regard des gesticulations du mouvement La
Manif pour tous il en reste pour réduire l’amour à une relation
socialement sexuée, les amours saphiques de Teddy apparaissent davantage
comme une gentille parabole sur la liberté et la possibilité de
choisir, qu’un manifeste pro-gay ; bien que l’un n’empêche pas l’autre
!
À l’image d’une friandise qui, derrière une entame
acidulée, laisserait percevoir des notes plus complexes, Elsa Charretier
impose un graphisme coloré, souple, épuré. Ses planches sont
tour-à-tour dynamiques, inventives, voire sensuelles selon les besoins
du scénario et offre un ensemble homogène, graphiquement réussi et
plaisant à lire.
L’éveil est une manière légère d’évoquer, sans en avoir l’air, deux ou trois petites question à caractère existentiel…
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