© Rue de Sèvres 2015 - Oger |
Loin
des clichés hollywoodiens, Tiburce Oger emmène le lecteur sur les
pistes d’un Ouest qui n’a rien d’idyllique. Sous sa plume, la conquête
du rêve américain prend des allures de massacre et de génocide organisé.
Nul jugement dans cet album, uniquement le récit d’une vie et de ses erreurs. À travers le destin d’Ed, c’est celui d’une nation en
construction qu’aborde le dessinateur de La forêt.
Visiblement
bien documenté, Tiburce Oger décrit une époque où tous les rêves, comme
les abus, étaient possibles. Portés par la conviction que ce que les
Indiens n’avaient su prendre, leur revenait, les pionniers ont
consciemment exterminé ces derniers, les repoussant jusque dans des
réserves… Entre longs flashbacks sur une existence tumultueuse et
souvent en impasse, et une nuit qui à elle seule permet de la résumer,
Buffalo runner offre un récit épique et humain, avec cette
dose d’amertume finale qui ne fait pas forcement croire en des
lendemains qui chantent.
Il n’en reste pas moins une très jolie
histoire, superbement dessinée.
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