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Louis le Quinzième aime prendre soin de ses sujets. Aussi, leur
dépêche-t-il Antoine de Beauterne, son porte-arquebuse personnel, pour
mettre fin aux agissements sanglants d’un monstre qui sème l’effroi en
Lozère. Arrivé prestement sur les lieux, l'émissaire royal est en mal
d’animal, mais pas de victimes…
Plus de deux-cent-cinquante ans après, la fameuse bête du Gévaudan continue de défrayer la chronique et d’inspirer tant et mieux. D’aucuns y voyaient l’instrument du châtiment divin, d’autres l’œuvre du Diable. Plus prosaïquement, le mythe véhicule la part animale, les déviances et les peurs d’un territoire longtemps tenu à l’écart de tout et de tous. Par un concours de circonstances, cette affaire – au départ strictement locale - devint nationale et menaça un temps l’équilibre d’un royaume qui se remettait difficilement de la guerre de Sept Ans. Alors meute(s) de loups ? Hybride dressé pour tuer ? Meurtres sciemment organisés ou crimes déguisés ? Peut-être que le Bête est un peu de tout cela à la fois !
Sur
un sujet aussi riche, Aurélien Ducoudray reprend nombre d’éléments
historiques et les agence à sa guise dans une fiction où l’essentiel ne
s’articule pas forcément autour des bouffées lupines de quelques
individus ou le désir de certains nobles à se venger des Grands jours
d’Auvergne. Au-delà du sensationnel, il est une histoire, celle de
Barthélémy qui devrait acquérir de l’ampleur dans le cadre du second
volet du diptyque… Sur une telle base, le choix d’un dessin réaliste
était plus que tentant, mais aurait irrémédiablement connoté l’album
pour ce qu’il n’est pas : un récit historique ! Aussi, recourir aux
services d’Hamo évite toute confusion. Avec un trait emprunt de naïveté,
mais capable de véhiculer les humeurs et émotions des différents
protagonistes, il donne toute la vraisemblance voulue à cette histoire…
et esquive, visuellement, les pièges d’une historicité trop prégnante.
Enième
variation sur une légende qui suscite encore aujourd’hui les passions
comme la controverse, La malbête vient apporter sa modeste contribution à
une bibliographie déjà très riche.
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