lundi 13 avril 2015

King Livingstone

John Arthur Livingstone : Le Roi des singes #2
 
© Vents d'Ouest 2015 :  Bonifay & Meddour
Dans les brumes de Londres, la mort s’acharne toujours sur les dames de peu de vertu sans que la police ne puisse y mettre un terme. Faut-il voir là les agissements pervers d’un déséquilibré ou la situation est-elle plus complexe… ? 

Après un premier album qui n’avait pas laissé insensible, le second volet de John Arthur Livingstone était pour le moins attendu ! Mais le microcosme de la BD n’est pas exempt de coups de théâtre et le 26 mai dernier, via Facebook, Philippe Bonifay tirait sa révérence, laissant dans l’expectative ceux qui attendaient sagement une suite. La patience est une qualité qui se cultive, et qui, parfois, est récompensée. Ainsi, après la parution en octobre 2014 de la version en tirage de tête chez les Sculpteurs de Bulles, la fin du diptyque se retrouve enfin en librairie. Il aurait été dommage qu’il n’en soit pas ainsi. 

En reprenant le mythe de Tarzan, Philippe Bonifay a su en faire autre chose. Jouant des classiques de la littérature anglaise, il inscrit son héros dans un contexte qui dépasse la simple adaptation et il lui invente un autre destin. Dans la continuité du tome un, le scénario voit cependant sa structure quelque peu évoluer. Peut-être est-ce une simple impression, mais le scénario, par un large recours à des flashbacks et leur incrustation selon un déroulé variable, paraît prendre une dimension chaotique, à l’instar des sentiments et des doutes qui assaillent le roi des singes. La certitude de ne pouvoir trouver sa place dans cette jungle urbaine où les animaux sont enfermés ou empaillés fait que le retour au pays constitue le seul futur possible. Toutefois, avant de partir, il est un mystère à élucider pour lequel il lui faudra renouer avec un pressentiment, une odeur… 

Au fil des pages, l’intention prend le pas sur la précision ; l’essentiel n’est plus dans le trait, mais dans ce qui l’anime. Dès lors, le dessin perd de son académisme, mais la tension qui imprègne chaque case donne à toutes les planches une intensité que la couleur de Stéphane Paitreau sait parfaitement valoriser. 

Rentrera qui veut dans ce récit, mais celui qui suivra Fabrice Meddour saura qu’il est de ces dessinateurs qui laissent certainement un peu d’eux-mêmes dans leurs albums…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire