mercredi 15 octobre 2014

Héléna et le garçon...

Héléna : tome 1

© Bamboo 2014 -  Jim & Chabane
Peut-on réécrire une histoire d’amour alors qu’elle n’a jamais vraiment existé ? C’est ce que voudrait croire Simon ! 

Jim est un auteur éclectique qui manie avec dextérité le stylo comme le crayon ou la caméra. Il sait donc user à bon escient de ces trois arts pour produire une œuvre parfaitement calibrée qui n’est pas sans présenter une certaine analogie avec celle d’un écrivain français : il y a du Marc Levy en Thierry Terrasson, ou inversement. Les deux auteurs savent raconter de jolies histoires d’amour avec un rien de romantisme et suffisamment d’introspection de la part de leurs héros pour interpeller le lecteur dans son propre vécu. La recette est imparable et plait autant qu’elle peut insupporter. 

Ainsi selon l’humeur, Héléna offre une double lecture. D’un coté, un trentenaire qui n’hésite pas à faire des choix sur lesquels d’autres auraient procrastinés à l’envi ; de l’autre un homme qui n’arrive pas à assumer un amour d’adolescence à sens unique. Cette ambiguïté se retrouve dans sa relation avec Héléna. D’aucuns y verront le caprice d’un nouveau riche qui s'offre ce qu’il n’est pas capable de conquérir, d’autres le pouvoir rédempteur de l’amour apprivoisé. Loser patenté ou éternel amoureux transi ? La question, si question il y a, reste posée. 

Ceci dit, il faut également évoquer le volet graphique de cette incursion niçoise qui présente une étrange parenté avec sa prédécessrice romaine. La raison en est certainement à rechercher dans la mise en couleur de Delphine, qui œuvra sur les pérégrinations italiennes de Raphaël, et la similitude du trait de Lounis Chabane et de Jim. C’est là le reproche qui peut être fait à Héléna , celui d’être trop proche d’Une nuit à Rome et de ne pas avoir coupé le cordon, ne serait-ce que graphiquement. Il n’en demeure pas moins que l’album se lit et s’apprécie sans problème, notamment pour ceux qui ignoreraient tout des déboires sentimentaux de Marie ! 

Jim capitalise sur les états d’âmes de ses contemporains. Mais à trop cultiver le thème, même en de nombreuses variations, n’existe-t-il pas un risque de se répéter et de finir par tourner en rond ?

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