La mondaine : Tome 2
© Dargaud 2014 - Zidrou & Lafebre |
Un bombardement, un abri, une nuit d’avril quarante-quatre trop douce
pour se terrer. Un peu, beaucoup de champagne, et les souvenirs qui
reviennent : la Mondaine, les putes, les Allemands…
Clown
mélancolique qui traverse la guerre sans vraiment trouver sa place, Aimé
Louzeau délaisse ses rêves d’enfant pour essayer d’assumer ses
contradictions. Et Dieu sait qu’elles peuvent être nombreuses pour un
flic en mille neuf cent quarante-deux, surtout lorsqu’il se laisse aller
à certaines facilités.
La Mondaine aborde nombre de sujets
aussi différents que difficiles à traiter, tels que les illusions
déçues, le poids de la religion, la folie, la manipulation des
perversions de chacun ou bien encore le rôle de la Police durant
l’Occupation, mais sans vraiment aller au fond des choses. Volonté
délibérée ? Contrainte du format ? Quoi qu’il en soit, une fois la
lecture de ce dernier volet terminée, il est délicat de définir la
teneur du message, si message il y a ! Sur ce scénario, un rien confus,
Jordi Lafebre franchit indéniablement un cap. Son graphisme acquiert ici
la maturité nécessaire à ce second album plus triste, plus grave.
Toutefois, subsistent les réminiscences d’une indicible candeur qui
apparaît un tantinet anachronique par rapport à la période et les thèmes
abordés, mais qui, paradoxalement, participe au charme de l’album.
La Mondaine est un diptyque un rien déconcertant. N’en reste pas moins
quelques moments savoureux ou poignants où la maîtrise de Zidrou fait
son œuvre. Ce qui ne suffit cependant pas à donner une réelle cohérence,
un sens, à l’ensemble.
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