Amères Russie : 1. Les amazones de Bassaïev
© Bamboo 2014 - Ducoudray & Anlor |
Imaginez un petit bout de femme, bravant le froid et la guerre,
parcourant plus de 1000 kilomètres pour aller chercher son fils dans les
geôles tchétchènes. Telle est l’épopée folle d’Amère Russie.
Ce
diptyque est l’occasion pour Aurélien Ducoudray de revenir sur ce
conflit oublié où l’expansionnisme soviétique joue la confusion des
genres. Mais ici nul héros, seulement une population prise entre deux
feux qui soufre et peine quotidiennement pour trouver de quoi se
chauffer ou manger. Les amazones de Bassaïev permet de prendre
conscience, parfois avec humour, des dégâts et de l’absurdité d’une
guerre civile qui renvoie, actualité oblige, à la crise Ukrainienne et à
sa cohorte d’interrogations et d’incompréhension.
Un
petit mot enfin sur Anlor et son trait qui bien que manquant quelque peu
de gravité dans les passages les plus durs fait preuve d’une jolie
maturité et d’une réelle maîtrise de la composition qui apporte beaucoup
de densité émotionnelle à l’album.
Amère Russie confirme deux talents, qui s’en plaindrait.
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