Mélissa,
Pardonnes-moi. Je n’ai pu te sauver comme je n’ai pu secourir ta mère. Mais désormais, nulle colère en moi. J’ai réussi à vaincre mes vieux démons, et malgré ma douleur, je suis enfin en paix avec moi-même.
© Dargaud 2014 - Callède & Campoy |
Que de chemins parcourus depuis
Cayenne, la Légion, Monsieur Juãrez, Los Olvidados de Dios et notre
rencontre. Joël Callède et Philippe Charlot, ont fait de ma vie une
histoire. Ces trois albums sont le récit de ma rédemption, de mon
parcours pour devenir le père que je ne pensais jamais pouvoir être.
Au
fil des planches, ils ont accompagné mon changement, livrant par
flashbacks les clefs de mon passé, celles qui expliquent celui que
j’étais, et celui que je suis devenu ! Ce dernier volet est peut-être
plus explicatif qu’introspectif, même si la haine et la folie de Pablo
est l’occasion de beaux moments de bravoure ! J’aime leur manière de
donner consistance à mes souvenirs et densité à la bande de salauds qui
nous poursuit. Malgré des physionomies parfois à la limite de la
caricature, je ne leur connaissais pas cette épaisseur psychologique.
Cela a dû déjà être dit, il y a du Quentin Tarentino dans Karma salsa,
ne serait-ce que dans la façon d’égayer mes journées d’un joli cortège
de cadavres.
Au passage, il faut que je remercie Frédéric
Campoy qui a su parfaitement retranscrire les émotions qui nous
animent, ainsi que les bassesses qui m’entourent. Son dessin est sec et
anguleux, le trait saccadé omniprésent. Toutefois, il sait aussi se
faire plus doux lorsqu’il est question de toi et Éléna. Tout est dans la
juste mesure, celle qui maintient sur le fil du rasoir sans jamais
basculer.
Le triptyque de ma vie se termine sur une note
des plus amères que bien peu auraient imaginée, mais je sais maintenant
où vous retrouver !
Ton père
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