© Dargaud 2014 - Drousie & Lafebre |
Avril mille neuf cent quarante-quatre,
les bombes anglaises pleuvent sur la capitale : il faut toujours qu’il
vous tombe quelque chose dessus à Paris ! Dans un abri, Aimé Louzeau se
souvient de ses débuts à la Mondaine…
Après
Lydie, Zidrou et Jordi Lafebre se retrouvent à nouveau. Ici, plus
question de femme-enfant ni de Papa Tchou-Tchou, mais des états d’âme
d’un jeune inspecteur confronté aux débordements sexuels de ses
contemporains. Sujet délicat sur lequel il est aisé de céder à la
facilité, ce que Zidrou évite fort habilement. En effet, les turpitudes
amoureuses des Parisiens passeraient presque au second plan, supplantées
par l’histoire pour le moins singulière d’Aimé. Jamais là où on
l’attend, le scénariste belge propose un récit déroutant. Évoquant avec
tact, quoique sans détour, les pratiques les plus sordides, il les
entremêle avec des considérations humaines toutes autres, créant une
dichotomie étrange des sentiments. L’impression est d’autant plus forte
que la naïveté du policier ne le prédispose pas au mieux à ce type
d’enquêtes.
Cette
sensation se trouve encore renforcée par le trait de Jordi Lafebre,
tout en douceur, bonhomie et gentillesse. Lorsqu’il s’agit de dépeindre
la bonté d’âme de ses personnages, il excelle, mais malheureusement pour
lui, le dessinateur barcelonais ne sait pas dessiner le cynisme ni la
perversion, ou alors avec une empathie à contre-emploi.
Abordant
des sujets sensibles, parfois maladroitement, ce premier volet du
diptyque ne peut se départir d’une tendresse qui ferait croire en
l’espèce humaine. La réalité est pourtant moins idyllique, surtout aux
Mœurs !
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