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© Glénat 2013 - Alary & Nury |
Paris, mai 1917. Dandy sardonique, Silas Corey joue les
agents doubles, voire triples. Entre un Clémenceau revanchard, un Deuxième
bureau sur des charbons ardents et une vieille marchande d’armes machiavélique,
l’ex militaire louvoie avec aisance en ces eaux troubles. Toutefois, derrière
ce cynisme de façade, se cache un homme meurtri par les combats et une femme. A
l’évidence, ses activités de journaliste et détective en dilettante ne sont
qu’une diversion pour oublier. Mais quoi ?
A peine Il était une fois en France terminée, Fabien Nury
revient dans l’actualité avec un diptyque d’espionnage. Si le décor de fond est
toujours la guerre, il s’agit ici de La Der des Ders et le registre est
totalement différent tant dans le ton que dans l’approche graphique.
Dans l’ambiguïté d’une Belle époque naissante où les
affres d’un conflit s’oublient par une débauche de fête, Silas jouit sans
vergogne de sa situation tout en méprisant ouvertement ceux dont il profite.
Mêlant la fiction à une part de réalité, le scénario est solide. Les effets
sont maîtrisés à l’instar du rythme, et la psychologie des personnages, bien
que stéréotypée comme leur physionomie, est parfaitement mise en place. Les
méchants paraissent inquiétants, les bons ne font pas inévitablement preuve
d’altruisme... En fait, les choses ne sont pas forcément des plus simples
dans cette guerre de l’ombre où les pigeons ressemblent à des corbeaux.
Cette nouvelle série profite du trait semi réaliste, un
rien caricatural et sarcastique, de Pierre Alary. Le père de SinBad joue avec
précision du physique de ses protagonistes et donne à son héros des airs de
Lupin qui lui siéent à ravir.
L’ouverture de Réseau Aquila est alerte et enlevée sans
pour autant être superficielle. Un véritable album de divertissement,
intelligemment construit et joliment dessiné.
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