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© Soleil Productions 2013 Bonetti & Betbeder |
Après le miracle de la fête du saint Sang de Bruges, les
pontifes du Vatican se lancent dans une collecte forcée autant qu’effrénée des
divines reliques afin de trouver la seule qui, comme la parole de Dieu, guérira
le monde. Encore faut-il pouvoir trier le bon grain de l’ivraie parmi la
multitude d’objets de dévotion qui, durant deux millénaires, se sont multipliés
plus sûrement que les petits pains, et c’est à Grace qu’échoit cette lourde
tâche, du moins si l’Éternel lui en laisse le temps !
Avec la collection Secrets du Vatican - et dans une
moindre mesure Soleil ésotérique - les éditions Soleil se sont faites une
spécialité des quêtes mystiques qui, dans la lignée du Da Vinci Code, tentent
de faire passer la Curie romaine pour de dangereux manipulateurs d’une Vérité
qui est toujours ailleurs !
Dans ce registre, Dogma est une réussite comme Prométhée
l'est dans le sien. Le parallèle n’est pas fortuit tant ces albums présentent
des similitudes que ce soit dans le graphisme ou la mise en (s)cène : mêmes
dessins hyperréalistes portés sur les fonts baptismaux de l’infographie, pitchs
pré-apocalyptiques similaires et découpages comparables. Beaucoup d’analogies
donc si ce n’est que Jésus remplace les extra-terrestres et les stigmates, les
sinkholes.
Pour peu d’être un apôtre du genre, ce deuxième volet
s’avère terriblement efface et il est indéniable que Stéphane Betbeder
développe un récit parfaitement huilé qui rend grâce à l’action comme à
l’adoration. Entre un épiscopat high-tech, une stigmatisée en proie aux
tentations de la chair et un prêtre aux allures d’Indiana Jones, le scénario
rajeunit sérieusement l’imagerie pieuse et pourrait donner des rougeurs à
certaines grenouilles de bénitiers, sans parler des adeptes de la théorie du
complot qui seront aux anges.
Elia Bonetti, quant à lui, relève le défi d’un trait
aussi à l’aise sur les panoramiques et les perspectives abyssales que dans les
ambiances intimistes, et ce, avec un réalisme diabolique. Les gardiens du
temple lui reprocheront vraisemblablement un recours trop appuyé aux miracles
de l’informatique mais ceux qui tels saint Thomas ne croient que ce qu’ils
voient, en auront pour leur argent.
Au final, Le vrai sang illustre de belle manière la
fascination du profane pour les mystères du Sacré, et une telle performance
mérite bien quelques louanges !
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