vendredi 22 février 2013

Ainsi, soit-il !

Chronique sur l'opus 2 de Dogma : Le vrai sang

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© Soleil Productions 2013
Bonetti & Betbeder
Après le miracle de la fête du saint Sang de Bruges, les pontifes du Vatican se lancent dans une collecte forcée autant qu’effrénée des divines reliques afin de trouver la seule qui, comme la parole de Dieu, guérira le monde. Encore faut-il pouvoir trier le bon grain de l’ivraie parmi la multitude d’objets de dévotion qui, durant deux millénaires, se sont multipliés plus sûrement que les petits pains, et c’est à Grace qu’échoit cette lourde tâche, du moins si l’Éternel lui en laisse le temps !
Avec la collection Secrets du Vatican - et dans une moindre mesure Soleil ésotérique - les éditions Soleil se sont faites une spécialité des quêtes mystiques qui, dans la lignée du Da Vinci Code, tentent de faire passer la Curie romaine pour de dangereux manipulateurs d’une Vérité qui est toujours ailleurs !

Dans ce registre, Dogma est une réussite comme Prométhée l'est dans le sien. Le parallèle n’est pas fortuit tant ces albums présentent des similitudes que ce soit dans le graphisme ou la mise en (s)cène : mêmes dessins hyperréalistes portés sur les fonts baptismaux de l’infographie, pitchs pré-apocalyptiques similaires et découpages comparables. Beaucoup d’analogies donc si ce n’est que Jésus remplace les extra-terrestres et les stigmates, les sinkholes.
 
Pour peu d’être un apôtre du genre, ce deuxième volet s’avère terriblement efface et il est indéniable que Stéphane Betbeder développe un récit parfaitement huilé qui rend grâce à l’action comme à l’adoration. Entre un épiscopat high-tech, une stigmatisée en proie aux tentations de la chair et un prêtre aux allures d’Indiana Jones, le scénario rajeunit sérieusement l’imagerie pieuse et pourrait donner des rougeurs à certaines grenouilles de bénitiers, sans parler des adeptes de la théorie du complot qui seront aux anges.
 
Elia Bonetti, quant à lui, relève le défi d’un trait aussi à l’aise sur les panoramiques et les perspectives abyssales que dans les ambiances intimistes, et ce, avec un réalisme diabolique. Les gardiens du temple lui reprocheront vraisemblablement un recours trop appuyé aux miracles de l’informatique mais ceux qui tels saint Thomas ne croient que ce qu’ils voient, en auront pour leur argent.
 
Au final, Le vrai sang illustre de belle manière la fascination du profane pour les mystères du Sacré, et une telle performance mérite bien quelques louanges !

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