vendredi 30 décembre 2011

Les bienfaits de la vie à la campagne...

Billet sur l'opus 1 des Innocents coupables : 1 - Fuite

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En 1912, il n'y a guère de différence entre une colonie agricole et le bagne si ce n'est l'âge des pensionnaires. Dans ce microcosme où l'humiliation et la brutalité ont force de loi, Honoré, Adrien, Miguel et Jean découvriront que, face à l'adversité, l'union peut-être une force.

© Bamboo 2011 Anlor/Galandon
Sujet pour le moins inhabituel et méconnu que celui des colonies agricoles dans lesquelles les jeunes délinquants (mais pas seulement) du début du siècle dernier étaient enfermés. Et même si aujourd'hui, nous pouvons difficilement appréhender ce que pouvait être quotidiennement la vie dans ce type d'établissement, Laurent Galandon  évite de tomber dans le cliché. En effet, une rapide recherche sur Internet permet de reconnaître sous le dessin d'Anlor, l'une des plus célèbres colonie agricole de France, celle de Mettray en Indre-et-Loire qui entre 1839 et 1939 vit passer plus de 17000 colons dont un certain Jean Genet.
L'univers carcéral  suscite toujours une certaine fascination et il n'y a qu'à regarder certaines séries télévisées pour s'en convaincre. Toutefois, la réalité est toute autre comme l'écrivait un certain Alexis Violet à propos de Mettray « Cela tenait du cloître, de la prison, du collège, du régiment. On a dit de Mettray, ce bagne d’enfants, que c’était une prison dont les murs étaient des buissons de roses. On pouvait s’en évader très facilement, mais on était vite repris, chaque paysan recevant à cette époque une prime de cinquante francs par colon évadé qu’il ramenait ; la chasse à l’enfant avec fourches, fusils et chiens devint une véritable industrie dans la campagne alentour. ».
Les Innocents coupables utilise ce contexte historique particulier pour mieux mettre en valeur la dimension humaine de l'aventure de ces 4 adolescents qui pour faire face à l'adversité feront appel à la solidarité et l'amitié. Le message est volontairement positif... Il aurait pu être plus contrasté mais en 3 albums il faut savoir être synthétique ! Au delà  d'un scénario qui ne sombre pas dans le misérabilisme, le graphisme semi-réaliste d'Anlor apparaît, malgré toutes ses qualités, trop … juvénile par rapport à l’âpreté du contexte. Mais il convient de noter que pour un premier album, l'essentiel est là et de belle manière malgré un traitement (informatique?) de la couleur qui ôte beaucoup de puissance au dessin et à l'histoire.

Quoiqu'il en soit, nous n'aurons pas beaucoup à attendre pour découvrir la suite des aventures des jeunes fugitifs puisque le deuxième opus est promis pour début 2012 et que le story-board du troisième serait terminé !


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