lundi 3 septembre 2018

MARSHAL BASS

3. Son nom est personne
 

© Delcourt 2018 Macan & Kordey
Bass est un marshal intègre, mais certainement pas un bon mari et encore moins un bon père. Quoiqu’il essaye ! Mais l’Ouest ne lui pardonne rien. 

Nouvel opus du western atypique produit par le tandem Macan & Kordey. 

Le moins qu’il puisse être dit, c’est que cette série ne fait pas dans le convenu et le héroïquement correct. Exit le shériff hollywoodien sans peur et sans reproche, droit dans ses boots et serein dans son holster. Bass en bave, comme quelqu’un d’ordinaire qui tente de faire au mieux avec toute sa force et ses faiblesses. Autour de lui, Darko Macam sait tisser ses fils narratifs afin de donner une image moins sacralisée du Far-West. Son nom est personne est l’occasion d’un album plus introspectif puisque familial qui permet de découvrir un père à qui rien n’est épargné et qui essaye de se dépêtrer avec la progéniture qu’il a engendrée dans les lits où il est passé ! Alors les aficionados du propre et beau seront certainement désarçonnés, les amateurs d’authenticité peut-être moins. 

Au dessin, Igor Kordey - sans oublier Nikola Vitkovic pour la couleur - réalise un travail qui sait donner à cette dramaturgie domestique ses petitesses et sa grandeur. Les paysages sont rendus avec une sobriété qui convient aux grands espaces américains et sa galerie de portraits, saisissante de réalisme, confère à chaque personnage une réelle épaisseur dans des registres qui souvent ne les grandissent pas.
 
Loin des clichés et sans concession vis-à-vis de la nature humaine, Marshal Bass consacre une vision sans fioriture de l’Ouest américain à l’image des productions de Tabernas où la Brute et le Truand accompagnaient si bien un Bon des plus ambigus !

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