1. Le vol du Coléoptère
© Paquet 2018 - Marchand |
L’Atlantide n’en finit pas de hanter l’inconscient collectif et les
albums qui y font référence sont désormais légion. Le pouvoir des
Atlantes en est l’une des dernières variations en date.
À l’évidence,
Bruno Marchand connaît ses classiques et n’hésite pas à jalonner son
récit d’œillades à ses illustres prédécesseurs. Des sursauts de la
Seconde Guerre mondiale, aux prémices d’un nouvel ordre planétaire, en
passant par les sables d’un désert où les volutes de la pipe du
professeur Steiner remplacent celles des cigares des pharaons, Jonas
Monfort parcourt le monde à la poursuite de ses visions prescientes
autant que tibétaines. Cela fleure bon la désuétude des années
Cinquante, Blake et Mortimer et consorts.
Graphiquement, la filiation à
l’école de la ligne claire, bien qu’évidente, demeure ambiguë. Ceci est
certainement à mettre au compte d’un trait qui n’en possède pas toute la
finesse ni la précision, ou à une mise en couleurs qui ne s’adonne pas
vraiment à l’art de l’aplat, sans parler d’un usage plus que modéré du
traditionnel gaufrier. Cependant, si la lettre laisse à désirer,
l’esprit - lui - est indéniablement là ! Fortement empreint de
l’influence de ses ainés d’outre Quiévrain,
Le pouvoir des Atlantes sait
toutefois cultiver sa différence en optant pour un registre hybride et
quelques libertés aéronautiques qui devraient, cependant, susciter
l’adhésion d’un large public.
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