© Glénat 2017 - Penet |
Régis
Penet cultive la tragédie. Après Lorenzaccio d'Alfred de Musset, voici
qu’il s’attaque à un monument de culture hellénique. Au-delà des mots,
de la portée philosophique qui demeure ou des passions qui l’animent, il
convient de s’attarder sur la dimension esthétique qui remplit
l’album.
Réalisées
sur bois et à l’huile, nombre de planches sont d’un réalisme pictural
qui les rapproche évidemment plus de la peinture classique que de la
bande dessinée. L’emphase propre à la théâtralité antique de l’œuvre
voit toutefois sa rigidité adoucie par un effet qui – toute proportion
gardée - n’est pas s’en rappeler le sfumato cher aux peintres de la
Renaissance. Objectivement, nul ne pourra donc nier la qualité
artistique de l’album. Toutefois, ce dernier en vient à prendre des airs
de catalogues d’exposition puisque chaque page, chaque case -
finalement - se regarde comme un tableau et non plus comme la partie
d’un tout qui prend son sens dans la dynamique de lecture. L’œil et
l’esprit s’attardent trop souvent sur une composition, un jeu d’ombre,
la finesse de la mise en couleurs, la profondeur d’une expression, ou
sur quelques anachroniques approximations aussi, pour que le fil de
l’histoire ne finisse pas par se rompre.
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