samedi 23 avril 2016

Clap de fin

PORNHOLLYWOOD : 2. Crépuscule
 
© Glénat 2016-  Simsolo & Hé
« Pour vivre heureux, vivons cachés », dit l’adage. Dans l’Amérique des années trente, il prend une résonance toute particulière, surtout si vous êtes un cinéaste juif et une prostituée noire …

Crépuscules clôt le diptyque de Noël Simsolo et Domique Hé. Reprenant les recettes qui prévalaient dans le premier opus, l’album introduit la politique dans un cocktail déjà particulièrement relevé, où le 7e Art n’est plus qu’un décor, voire un prétexte. 

Curieusement, Pornhollywood n’arrive pas vraiment à s’imposer, que ce soit par son graphisme ou son scénario. Pourtant, les ingrédients de base sont là, mais il manque à l’ensemble quelque chose qui puisse emballer le tout. Ce n’est pas faute d’essayer, mais en quarante-six planches, cette mise en abyme se disperse à force de vouloir tout explorer. Noël Simsolo a voulu condenser dans son récit tous les archétypes de l’époque : les déchus du star-system, les fastes et bassesses du sexe, l’obsession de l’argent et de son corolaire, le pouvoir, la corruption et son cortège de violence, la drogue et son enfer, le racisme au quotidien d’une Amérique bien-pensante. Alors certes, le lecteur ne s’ennuie pas, mais il se perd dans cette histoire qui tourne au digest. Graphiquement, Dominique Hé joue sur un registre presque minimaliste au regard du foisonnement dont fait preuve le scénario. Avec ses réminiscences de ligne claire, son dessin colle à l’imagerie traditionnelle de l’Entre-deux-guerres outre-Atlantique, sans toutefois lui donner la flamboyance du Cinémascope ou du Technicolor. 

Finalement, Pornhollywood ne relèverait-il pas plus de la série B que de la série noire ?

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