© Dargaud 2015 : Dufaux & Munuera |
La paix règne à nouveau sur le royaume d’Entremonde ! Mais à l’évidence, une telle situation ne saurait perdurer…
Le
conte permet, comme l’a résumé Bruno Bettelheim, de grandir en
dépassant les difficultés et de donner à croire en un monde meilleur !
Avec Sortilèges, il est bien question de cela et Jean Dufaux ne déroge
pas à la tradition lorsqu’il s’attache à décrire le caractère pernicieux
du pouvoir, même pour les plus vertueuses. Toutefois, pour que le conte
puisse cultiver ses vertus éducatives, il se doit de se conclure sur
une note optimiste. Aussi, comme s’il tenait à exorciser la malédiction
qui s’abat sur les têtes gouvernantes, le scénariste belge s’attache,
parallèlement, à démontrer la force rédemptrice de l’Amour, seul capable
- à l’instar de la pierre philosophale - de transformer le Mal en Bien,
le plomb en or.
Un lyrisme (encore) un rien verbeux et
un sens modéré du tragique comme du comique donnent enfin à cette
tétralogie l’équilibre qui lui manquait. Pour faire écho à cette
plénitude enfin trouvée, le dessin de José-Luis Munuera atteint lui
aussi une certaine forme de maturité. Tour à tour caricatural ou
tragique, mais juste, son dessin se singularise par la puissance de sa
mise en couleur qui doit pour beaucoup à la superbe luminosité qui règne
sur nombre de planches.
Variation moderne de ce qui
passerait presque pour une production des studios Walt Disney, ce
dernier volet des aventures de Maldoror et de Blanche démontre, s’il en
était encore besoin, que l’Enfer et le Paradis sont des concepts très…
relatifs !
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