© Sarbacane 2015 - Gomont |
Que faire après avoir passé la majeure partie de sa vie à ruminer sa vengeance en prison ?
Adaptation
de Carnage constellation de Marcus Malte, Les nuits de Saturne relève
plus de l’étude de mœurs que du thriller. Ce qui pourrait n’être qu’un
règlement de compte, bien sanglant, entre anciens associés, prend un
tout autre parti. À travers une rencontre des plus improbables, ce récit
s’attache à la transformation intérieure d’un ex-terroriste qui en
vient à douter du bien-fondé de sa vendetta. Pour mettre en image ce
roman, Pierre-Henry Gomont utilise un trait flottant et indécis qui pose
l’album dans l’introspectif, impression renforcée par une mise en
couleurs crépusculaire (une grande part de l’histoire se passant de
nuit) comme si la pénombre était l’écrin propice à un amour pour le
moins surprenant.
Sous ses allures de road-movie, Les nuits de Saturne sonne d’une justesse désabusée, pas forcément des plus morales, mais c’est ce qui en fait peut-être le charme.
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